Rennes (France): L’exceptionnelle sépulture de Louise de Quengo, dame du XVIIe siècle

INRAP

Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19585-L-exceptionnelle-sepulture-de-Louise-de-Quengo-dame-du-XVIIe-siecle.htm

De 2011 à 2013, une équipe de l’Inrap a mené, sur prescription de l’État (Drac Bretagne), une fouille préventive au couvent des Jacobins, futur centre des congrès de Rennes Métropole. Deux ans après, les études se poursuivent et livrent de nouvelles découvertes. 
Le couvent des Jacobins, construit en 1369, après la guerre de Succession, marque la victoire de Jean IV de Montfort, duc de Bretagne, sur Charles de Blois. Entre le XVe et le XVIIIe siècle, cet établissement dominicain devient un important lieu de pèlerinage et d’inhumation. Ainsi, environ 800 sépultures y ont été mises au jour par les archéologues, dont cinq cercueils de plomb. L’un d’eux contenait une dépouille dans un état de conservation exceptionnel. Son étude est un témoignage rare des pratiques funéraires des élites du XVIIe siècle. 

Cercueils et cœurs de plomb

670x510 9979 vignette degagement sarcophage 2012 h paitier 3Dégagement d'un sarcophage en plomb dans le chœur de l'église du couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2013. 
Environ 800 sépultures y ont été mises au jour par les archéologues, dont cinq cercueils de plomb. L’un d’eux contenait une dépouille dans un état de conservation exceptionnel. Son étude est un témoignage rare des pratiques funéraires des élites du XVIIe siècle. © Hervé Paitier, Inrap

Les cinq cercueils de plomb, datés du XVIIe siècle, étaient accompagnés de reliquaires en forme de cœurs. 
Quatre des cercueils, dégagés dans le chœur de l’église, ont livré des squelettes relativement bien conservés dont certains présentent un crâne et une cage thoracique sciés, témoins d’un embaumement réservé aux élites.

670x510 9967 vignette 6Cerceuils en plombs contenant des squelettes découverts au couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine). 
Ces squelettes étaient assez bien conservés, des pratiques d’embaumements rituels ont pu être observés. © Rozenn Colleter, Inrap

Les cinq reliquaires de plomb accompagnant les cercueils du couvent des Jacobins constituent un ensemble unique en Europe. Ils renferment un cœur et quatre portent des inscriptions révélant l’identité des défunts. Certains cœurs sont enveloppés dans un tissu et embaumés avec des végétaux. L’analyse des textiles, des essences végétales et des organes apporte des informations sur le protocole d’embaumement. 

Louise de Quengo, dame de Brefeillac († 1656)

À la base d’un mur de la chapelle Saint-Joseph, le cinquième cercueil a révélé un corps dans un état de conservation exceptionnel. Presque intact, ce corps est celui de Louise de Quengo, dame de Brefeillac. Cette identification est possible grâce aux inscriptions sur le reliquaire en plomb du cœur de son mari, Toussaint de Perrien, chevalier de Brefeillac (décédé en 1649).

670x510 10009 vignette 16Cœur en plomb retrouvé sur le cercueil de Louise de Quengo, dame de Brefeillac,  découvert au couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine), 2015.  L’identification du corps a été rendue possible grâce aux inscriptions sur le reliquaire en plomb.  © Rozenn Colleter, Inrap

Afin de limiter au maximum la  perte d’information liée à la décomposition de la dépouille, une étude a été menée en collaboration avec des chercheurs du laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (CNRS/Université de Toulouse) et le service médico-légal du CHU de Toulouse. 

670x510 9971 vignette 9Étude d'un corps exceptionnellement bien conservé découvert dans un cercueil de plomb mis au jour au couvent des Jacobins, à Rennes (Ille-et-Vilaine), 2015. L'étude à lieu à l’Institut médico-légal du CHU de Rangueil à Toulouse où il est d’abord déshabillé vêtement par vêtement pour respecter au maximum l’intégrité du costume. © Rozenn Colleter, Inrap

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