INRAP
Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19342-Lancement-de-la-fouille-du-boulevard-Felix-Faure-a-Valence-un-cimetiere-medieval.htm
Dans le cadre du projet de construction d’un immeuble de logements à l’angle du boulevard Félix-Faure et de la rue des Alpes, une équipe d’archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) entreprend une fouille archéologique. Celle-ci aura lieu du 2 février au 27 mars 2015, sur une superficie de 374 m2. Effectuées sur prescription de l’État (Drac Rhône-Alpes), ces recherches font suite au diagnostic archéologique réalisé en juin 2014 qui avait révélé cinq inhumations datées des XIe et XIIe siècles. Le site archéologique est localisé à l’extérieur des remparts antiques et médiévaux de Valence, le long d’une voie romaine partant en direction de l’est et des Alpes.
Tombes à inhumation des XIe-XIIe siècles. © Christel Fraisse, Inrap.
L’étude des inhumations et des pratiques funéraires fournira des données importantes sur les Valentinois du Moyen Âge et sur leurs conditions de vie.
Un premier diagnostic
Réalisé par l’Inrap en juin 2014, un premier diagnostic a permis la mise au jour de cinq inhumations. Une seule a été fouillée afin d’en estimer la datation. Il s’agit de la sépulture d’un adolescent de sexe indéterminé âgé d’environ 16 à 18 ans. Il a été inhumé dans un coffrage de bois, vêtu d’un simple linceul à manches. En l’absence d’objets archéologiques en dépôt permettant de proposer une datation, celle-ci a été réalisée par radiocarbone et suggère une période d’inhumation entre les XIe et XIIe siècles. Des sépultures, de datation indéterminée, avaient déjà été mises au jour lors du diagnostic des boulevards en 2005. Celles découvertes en 2014 pourraient donc faire partie du même ensemble, mettant en évidence une perduration des inhumations dans le secteur est de la ville entre l’Antiquité et le Moyen Âge.
Ce cimetière devait être associé à une église inconnue à ce jour. Les textes mentionnent une commanderie Saint-Émilien attestée dès 1170 et située approximativement au sud du quartier Faventines, derrière la gare. Une chapelle Sainte-Madeleine, située au sud-est de l’abbaye Saint-Félix, mentionnée en 1273, pourrait aussi fonctionner avec ce cimetière. Ce sont, en l’état de la recherche, les deux édifices connus les plus proches du secteur d’inhumations.
Une tradition funéraire depuis l’Antiquité
Les différentes opérations archéologiques réalisées par l’Inrap ainsi que des découvertes fortuites anciennes ont permis de mettre en évidence le long des boulevards, et sur une partie du faubourg Saint-Jacques, plusieurs espaces funéraires ou tombes isolées de l’époque antique au Moyen Âge.
L’ensemble funéraire le mieux connu jusqu’à ce jour reste celui de la place Montalivet qui a fait l’objet d’une fouille par l’Inrap en 2007 lors du réaménagement des boulevards. Une trentaine de sépultures datées des IVe-Vesiècles de notre ère ont été étudiées. Ce sont principalement des cercueils, mais aussi des coffrages de bois et de tuiles et un cercueil de plomb, exposé dans les collections du musée des beaux-arts et d’archéologie de Valence. Elles s’organisent, comme de coutume durant l’Antiquité, le long d’un axe de voirie, ledecumanus, la sortie de la ville vers l’est. L’abondance de mobilier céramique déposé dans ces sépultures a permis de mieux connaître les rites d’inhumation de cette période sur Valence pour le Bas-Empire.
Aménagement : SDH constructeur
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie, Drac Rhône-Alpes
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Christine Ronco, Inrap