L’UTILISATION DES OS DES DEFUNTS POUR LA FABRICATION D’OUTILS OU D’INSTRUMENTS
A . Meza Penaloza (Instituto de Investigaciones Antropologicas, Universidad de Mexico) a étudié plus de cinq mille fragments osseux retrouvés à La Ventilla, un des quartiers de Teotihuacan, habité par des artisans. Son occupation remonte au Classique et principalement à la phase Tlamimilolpa (250 – 330).
Les premières observations se font sur la ‘fraîcheur’ du matériel utilisé. Pour fabriquer un objet en os il est préférable d’avoir un matériel frais (dans cette étude il s’agit des os de personnes récemment décédées) , des os exhumés m’auraient pas le même solidité. On dépeçait avec des lames d’obsidienne ou des couteaux de silex en découpant les muscles et en désarticulant les os. Les os étaient alors patiné artificiellement avec une sore de corde.
Il semblerait que l’on est utilisé de préférence les os d’adultes assez jeunes sans distinction de sexe ; les os d’enfants ou de personnes âgés étant jugés trop fragiles.
Les os réutilisés ne provenaient pas de groupes ethniques extérieurs dont certains membres auraient été sacrifiés. Les traits épigénétiques sont proches des personnes qui avaient été inhumées, selon la coutume sous les maisons.
Les os préférés par les artisans étaient la voûte crânienne (occiput, front), le fémur (pour la fabrication d’aiguilles à coudre ou de peignes pour les métiers à tisser), le cubitus et le radius (perforateurs et poinçons). Le péroné et l’humérus étaient peu utilisés. On fabriquait également des boutons, des spatules, des pièces pour travailler les peaux ou élaborer du papier, des polisseurs pour le travail de la céramique ou des stucs.
Les anthropologues pensent que l’utilisation d’os humains vient d’un manque de matière première, car contrairement à l’Europe ou même à l’Afrique, on ne disposait pas en Amérique centrale de grands animaux. D’autre part, selon Meza Penaloza, l’utilisation d’os humain devait avoir aussi une fonction symbolique car elle permettait de garder un contact avec les ancêtres, de même qu’un point commun à de nombreux peuples mésoaméricains était la tradition d’enterrer ses morts sous le sol même de la maison où résidait la famille.
Pour plus d’informations voir l’article en ligne (en espagnol) :
http://www.eluniversal.com.mx/cultura/63220.html