Saint Simon (France) : Le passé immergé mis au jour

 

Le passé immergé de Saint-Simon mis au jour

Source - http://www.charentelibre.fr/2011/08/15/le-passe-immerge-de-saint-simon-mis-au-jour,1050054.php 

 

Des fouilles subaquatiques sont réalisées depuis plusieurs années à Saint-Simon, de nombreux objets ont été remontés à la surface.

 

 

Les plongeurs travaillent sur un site délimité au fond de l'eau pour effectuer leurs prélèvements. Photo CL

Déjà bien connu pour son musée dédié à l'époque des Gabariers, le village de Saint-Simon dévoile un passé beaucoup plus lointain grâce aux fouilles subaquatiques menées depuis plusieurs années. Repéré lors de prospections en 2000, le site fluvial de Haute-Moure, situé à proximité du bourg, a attiré la curiosité de Jean-François Mariotti, directeur de recherches archéologiques régionales. Il collabore avec Jean-Pierre Gailledreaud, archéologue bénévole, et plusieurs étudiants en archéologie.

De nombreux vestiges d'époques différentes ont été retirés des sédiments de la Charente. En une dizaine d'années, l'équipe a fait de multiples découvertes: poignards en silex, grattoir, ossements d'aurochs, bracelet de l'âge de fer, fibule de l'époque gallo-romaine, morceaux de poteries. Tous ces objets ont été analysés au carbone 14.

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Une longue préparation

«En 2010, nous avons trouvé un polissoir datant du néolithique [3500 avant J.-C.]. Cette année, ce sont les vestiges d'une ancienne pêcherie datant du XIe siècle», annonce Jean Pierre Mariotti: des pieux reliés entre eux par des claies de sarments de vigne; l'ensemble en forme de V pour diriger le poisson vers un filet ou une nasse.

«Une campagne de fouilles subaquatiques, ça se prépare», indique Jean-Pierre Gailledreaud. Après les autorisations officielles, la collecte de renseignements et d'informations sur le site, la prise de photos aériennes, les chercheurs procèdent à un relevé topographique à l'aide d'un théodolite, appareil servant à délimiter un périmètre de 3 mètres sur 5 matérialisé par des liteaux blancs au fond de l'eau. Une pompe commandée de l'extérieur aspire les sédiments sur un tamis. Chaque plongeur, muni d'une truelle, sonde le fond et découpe minutieusement des portions susceptibles de contenir des éléments, analysés précisément par Jean-Jacques Morrisson, archéologue bénévole.

L'importance des découvertes a motivé le déplacement des responsables de la Société d'archéologie et d'histoire de Charente-Maritime, de la Société régionale d'archéologie et de plusieurs élus locaux. «Ces fouilles peuvent se réaliser grâce à une collaboration étroite entre archéologues bénévoles, l'aide de l'association Village gabariers, les subventions du conseil général, du Service régional d'archéologie, du prêt de la barge par la Direction départementale du territoire», explique Jean-Pierre Gailledreaud. Maire et partie prenante dans les résultats de ces fouilles, Jean-Jacques Delage espère mettre en valeur ces découvertes auprès du grand public et des scolaires dans une future construction annexe du Musée des gabariers.