Rennes (France): Place Sainte-Anne à Rennes  : les enjeux d’une nouvelle opération de fouilles préventives au cœur de la ville

INRAP

Source -http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-16478-Place-Sainte-Anne-a-Rennes-les-enjeux-d-une-nouvelle-operation-de-fouilles-preventives-au-c-ur-de-la-ville.htm

Le projet de réalisation par Rennes Métropole et la Semtcar de la ligne b du métro est entré depuis le début du mois d’octobre dans une phase active avec le démarrage, place Sainte-Anne, de la première des fouilles archéologiques préventives dont l’objectif est la sauvegarde par l’étude des vestiges menacés par ces travaux d’aménagement. 
La première phase de l’opération ou décapage (enlèvement de la première couche) étant à ce jour achevée, les vestiges des époques antique, médiévale et moderne refont surface. L’équipe d’une dizaine d’archéologues de l’Inrap doit intervenir jusqu’à la mi-décembre sur ce site qui apportera des informations complémentaires sur l’organisation de ce quartier central de la cité antique, puis de la ville à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne. 

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Des vestiges des époques antique et médiévale refont surface. Au premier plan, vue en coupe de la chaussée gallo-romaine © Semtcar

Une procédure adaptée

Le service régional de l’Archéologie – Drac Bretagne a été conduit, en concertation avec l’Inrap,  à appliquer dans le cas de la place Sainte-Anne une procédure de diagnostic particulière. L’environnement très contraint de la fouille, la présence d’un patrimoine bâti de l’époque moderne encore en partie conservé et de nombreux réseaux souterrains ne permettaient pas de procéder à la méthode classique de diagnostic, à savoir l’observation du sous-sol à partir de sondages réalisés à la pelle mécanique. 
L’évaluation du potentiel archéologique du site a ainsi consisté dans le recollement de nombreuses données historiques et archéologiques obtenues ces trente dernières années à partir des diagnostics et fouilles menées en centre ville, ainsi que par les principales mentions de découvertes fortuites dans les archives.

Les enjeux de l’opération

Pour la période antique, soit les premiers siècles de notre ère, ce sont les données des principales opérations déjà menées à proximité du site qui ont été prises en considération : la première fouille de la place Sainte-Anne en 1998,  celle de la Visitation en 2004, et enfin l’opération d’envergure venant de s’achever au couvent des Jacobins. La fouille se situant géographiquement au croisement de ces sites, les archéologues envisagent de mettre au jour des vestiges qui apporteront le chainon manquant à la reconstitution de la trame urbaine du cœur de la cité antique. 
Si une inconnue demeure au sujet de l’état de conservation des vestiges de cette période, les recherches en cours devraient également permettre de mieux comprendre le type d’occupations de ce secteur. 
  
Pour la période médiévale, la partie sud du site devrait permettre de compléter l’observation des traces d’exploitation de cette zone, utilisée alors comme carrière de granit pour l’édification des fortifications du XVème siècle, notamment la barbacane de la porte aux Foulons. Elle devrait également donner des informations sur la nature de l’habitat qui s’est développé à la fin du Moyen Âge sur le côté nord de l’actuelle place Sainte-Anne avant d’être détruit puis remplacé avec la construction de l’église Sainte Anne. 

Aménagement : Rennes Métropole – mandataire : Semtcar

Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)

Recherche archéologique : Inrap

Responsable scientifique : Dominique Pouille, Inrap