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Rennes (France) vestiges gallo-romains dans le parc des Tanneurs

Le plan de la ville antique se précise encore

INRAP

Source - http://www.inrap.fr/vestiges-gallo-romains-dans-le-parc-des-tanneurs-rennes-le-plan-de-la-ville-12755

L'Inrap mène la première campagne d’une fouille programmée, sur une parcelle de 600 m2 au sein du parc des Tanneurs, en partenariat avec la Ville de Rennes et la Drac Bretagne. Une seconde campagne est prévue en 2018, avec la perspective de mettre en valeur les vestiges exhumés.

Fig 4 2Décapage archéologique (avril 2017) – Dominique Pouille / Inrap

Située juste en face de la récente fouille de l’Hôtel-Dieu, la fouille actuelle permet de compléter l’étude d’un quartier d’habitat du nord de Condate, la ville antique de Rennes, et l’extension nord-ouest de la nécropole qui s’installe dans le secteur à la fin de l’Antiquité.

UN QUARTIER D’HABITAT AISÉ

Un îlot d’habitation de la fin de l’époque gallo-romaine a été mis au jour, notamment les restes d’une grande construction maçonnée évoquant une maison urbaine (domus). L'emplacement d’une cage d’escalier atteste la présence d’un étage. Au rez-de-chaussée, une vaste salle est dotée d’un hypocauste rayonnant. Ce chauffage par le sol caractérise souvent la pièce principale des habitations cossues. Il est constitué de conduits maçonnés reliés à un foyer aménagé dans un mur latéral (praefurnium). Les conduits permettent de faire circuler l’air chaud sous le sol restituant doucement la chaleur et chauffant l’habitation. Au sud, une autre construction borde ce bâtiment, dont elle est séparée par un étroit couloir de circulation (ambitus). Si la nature de cette construction n’est pas encore clairement déterminée, la présence d’une cave et d’une cage d’escalier suggère toutefois qu’il pourrait s’agir d’une autre grande habitation.

LA LIMITE DE LA VILLE REPOUSSÉE VERS LE NORD

Img 8927Mise aujour d'une voie gallo-romaine de Condate orientée est-ouest (decumanus) – Océane Viard / Inrap

L’îlot d'habitation mis au jour parc des Tanneurs est limité au sud par une voie antique située quasiment à hauteur de l’actuelle rue Saint-Martin. Repérée lors d’un diagnostic en 2013, cette voie sépare les vestiges  mis en évidence dans le parc des Tanneurs de ceux fouillés sur les terrains de l’Hôtel-Dieu, à quelques dizaines de mètres. Au nord de l’îlot d’habitation et en marquant la limite, une nouvelle rue de la trame urbaine a été mise en évidence. Large de 4 m, cette chaussée est orientée est-ouest (decumanus).

Img 8961Nettoyage de la nouvelle voie romune, au premier plan mur ouest mur ouest de la domus – Océane Viard / Inrap

De l’autre côté de la rue, des fondations de bâtiments tout aussi inattendues ont été mises au jour, laissant supposer qu’un autre îlot urbain se développait au nord. Son étendue ne pourra être évaluée précisément car d’anciennes carrières ont bouleversé le terrain à cet endroit. La fouille du parc des Tanneurs permet néanmoins de reconsidérer l’hypothèse d’extension septentrionale de la ville antique admise jusqu’ici.

UNE NÉCROPOLE DES IVE-VIE SIÈCLES

À l’instar du site de l’Hôtel-Dieu, après l’abandon du quartier au IVe siècle, la zone est dévolue au monde des morts. Des tombes sont creusées un peu partout. Elles défoncent d’ailleurs les vestiges de l’époque antérieure, compliquant leur étude. Ce cimetière correspond vraisemblablement à une extension tardive (IVe-VIe siècles) de l’une des deux nécropoles de la ville antique.

Photo 7Fouille d'une sépulture tardive – Elodie Cabot / Inrap

À cette époque, les pratiques funéraires évoluent : les défunts ne sont plus incinérés, mais inhumés suivant les rituels chrétiens. La fouille du parc des Tanneurs permet d’appréhender la partie nord-ouest de ce vaste cimetière. Jusqu’à une période proche, on n’en connaissait que quelques sépultures : neuf tombes en pleine terre et quatre sarcophages en plomb du IVe siècle, découverts en 1968-69 dans la propriété du Castel Saint-Martin.

Aujourd’hui, grâce aux 500 sépultures fouillées récemment à l’Hôtel-Dieu et à celles attendues ici, c’est toute une partie de la population rennaise de l’Antiquité tardive et au-delà qui pourra être étudiée.

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