Renac (France):Des thermes romains exceptionnels

Christelle Garreau

Source - http://www.ouest-france.fr/2013/07/29/bretagne/Des-thermes-romains-exceptionnels-a-Renac--65651550.html

Sur le tracé de la deux fois deux voies Rennes-Redon, les archéologues ont travaillé huit semaines sur un chantier rare. Mais désormais, la construction de la nouvelle route va reprendre.

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Sous un soleil de plomb, les équipes d'Archéodunum, une entreprise spécialisée dans les fouilles archéologiques, grattent la terre pour mettre au jour des thermes romains « dans un état exceptionnel de conservation, assure Maxence Ségard, responsable du chantier. On a des hauteurs de murs de près d'1,5 m. Je n'avais jamais vu ça avant. »

Des restes de vitre et un four de tuilier

Le chantier est situé sur le tracé de la future deux fois deux voies Rennes-Redon, à la hauteur de Renac. « Tous les projets routiers font l'objet de sondages archéologiques. Cela consiste à creuser des tranchées étroites sur une vingtaine de mètres de long à intervalles réguliers. Là, la pelleteuse est tombée sur un mur enterré. » Le service régional d'archéologie a donc demandé à l'aménageur (le conseil général d'Ille-et-Vilaine) de financer des fouilles préventives. « Les thermes étaient sous un sous-bois, en bas de la colline. Ils ont dû être naturellement recouverts par la terre au fur et à mesure des ruissellements après avoir été abandonné. C'est pourquoi ils sont si bien conservés », explique Charles Vannier, adjoint du responsable.

En huit semaines, huit personnes ont peu à peu déterré les différentes salles des thermes : les vestiaires, le bassin froid et la salle froide, le bassin chaud et son foyer pour le chauffage, la salle chaude. « Dans cette salle, il reste encore des tubulures en terre cuite installées le long des murs et dans lesquelles l'air chaud circulait et au sol, les empilements de pilettes, des petites briques plates carrées sur lesquelles était posé le plancher de la salle pour que l'air chaud circule dessous. » Le bassin chaud était décoré de dalles de schiste. « C'est tellement bien conservé que nous avons les emplacements des portes et que nous pouvons réellement voir comment les romains utilisaient ce lieu. »

L'équipe a même trouvé, sur les murs du bassin chaud, des restes de vitres en verre. Un four de tuilier a également intrigué les archéologues. « Il est contemporain des thermes, mais il a été utilisé à autre chose ensuite, nous ne savons pas exactement à quoi », indique Maxence. Les analyses ne font que commencer. Les quelques restes de poterie et de céramique, et le charbon de bois, vont permettre une datation.

Les archéologues ont dix-huit mois pour remettre leur rapport. Sur le terrain en revanche, il ne reste rien, tout a été arasé. « C'est la procédure. C'est ça, l'archéologie préventive. » Le chantier de la deux fois deux voies va pouvoir reprendre.