QUEBEC (Canada) : Une ville, un GPS et une chasse aux trésors
Une ville, un GPS, une chasse aux Trésors
Violaine Ballivy
Difficile d'imaginer meilleure façon de concilier modernité et histoire. Le Vieux-Québec est désormais le terrain de jeu d'un immense rallye patrimonial à faire un GPS à la main. Une vraie chasse aux trésors des temps modernes qui saura séduire les visiteurs en quête d'un peu d'action.
L'engouement pour le géocaching - ce jeu qui consiste à rechercher des objets à l'aide d'un GPS - gagne maintenant les institutions muséales et se met au service de la transmission de connaissances historiques. La Société d'interprétation de la vie urbaine de Québec vient de lancer un rallye éducatif entièrement consacré au 25e anniversaire de l'inscription du Vieux-Québec sur la liste du patrimoine de l'UNESCO.
Sur papier, le concept du géorallye est on ne peut plus simple. Après s'être vu remettre un GPS et un questionnaire, chaque participant n'a officiellement qu'à se laisser guider par son compagnon électronique vers 25 sites historiques de la vieille ville, à répondre à autant de questions et à s'exclamer «Mission accomplie!» à la fin du parcours.
Heureusement, la réalité est tout autre. Et bien plus excitante.
Les GPS ne sont pas aussi précis qu'on pourrait le penser. Ils guident le marcheur dans un rayon d'environ 4 à 5 mètres de son objectif. Or, si la réponse est souvent assez facile à trouver, en observant les détails d'un édifice historique ou d'une murale, par exemple, elle est aussi très souvent inscrite sur un minuscule bout de papier enroulé dans une capsule qui fait à peine la taille d'un bâton de rouge à lèvres, elle-même soigneusement dissimulée derrière la grille d'une fenêtre de la citadelle, sous un amas de roche au pied des fortifications de la vieille ville ou contre la roue d'un canon en fonte. Il faut alors chercher, chercher et encore chercher... à genoux, sur la pointe des pieds, la tête en bas... au risque d'avoir l'air carrément suspect!
Frustrant? Peut-être pour certains impatients. Mais cette recherche offre le prétexte idéal de s'approprier d'une nouvelle manière le patrimoine historique en osant l'explorer de ses mains. Et les enfants et les adolescents se laisseront rapidement gagner par le plaisir de se glisser dans la peau d'un Indiana Jones des temps modernes techno-branché.
Il faut dire, aussi, que les concepteurs ont eu la bonne idée de faire en sorte que les 25 indices soient complètement indépendants les uns des autres. Si une réponse s'avère trop difficile à trouver, il suffit de commander au GPS de nous conduire à la suivante. Idem si le parcours semble trop long. D'un pas assez rapide, il faut compter environ trois heures pour boucler le circuit. Aucune limite de temps n'est imposée. Les touristes sont ainsi plus libres que pendant d'une traditionnelle visite guidée.
Les participants en apprendront-ils beaucoup sur l'histoire de Québec? Tout dépend de leur implication et de leur volonté à répondre aux questions. Et puis ils pourront toujours se rattraper en regardant une vidéo éducative d'une trentaine de minutes, avec quelques segments 3D, diffusée à l'arrivée.
Chose certaine, cette grande virée permettra à tous d'apprécier le Vieux-Québec d'un autre angle: de détour en détour, le circuit entraîne les participants loin des sentiers très battus par les touristes. C'est aussi une bonne occasion de prendre l'air en famille et de concilier les intérêts historiques et sportifs des uns et des autres.
Noël en GPS? Un nouveau parcours ayant pour thème l'histoire des célébrations de Noël à Québec sera lancé à la mi-novembre. Les caches seront surélevées pour éviter d'être recouvertes par la neige. Le parcours de l'UNESCO, lui, sera offert jusqu'à la fin de l'année 2010.