Pas-en-Artois (France): Le Trésor des Atrébates, découverte «fortuite» exceptionnelle

Nicolas André

Source - http://www.lavoixdunord.fr/region/retro-insolite-dans-l-arrageois-le-tresor-des-ia29b0n2581439

C’est à l’occasion d’une exposition présentée par le musée d’archéologie national de Saint-Germain-en-Laye, que l’on apprend que quatre ans plus tôt, on a fait une découverte archéologique majeure, près de Pas-en-Artois : un ensemble de parures en or, attribué aux Atrébates.

Fiers gaulois ayant peuplé l’Artois, la Flandre, la Belgique, au premier siècle avant JC, les Atrébates ont laissé à Pas-en-Artois ce qui constitue « l’une des découvertes majeures de toute l’histoire de l’archéologie gauloise », rien de moins, selon le musée de Saint-Germain-en-Laye où à finalement atterri ce trésor. Le musée n’attend que le résultat d’une souscription nationale pour en devenir le dépositaire (400 000 €, l’État accordant la même somme pour payer l’inventeur et le propriétaire du terrain). Reste que cette découverte a interpellé le petit monde de l’archéologie opposé férocement au petit monde des chasseurs de trésor munis de détecteurs de métaux…

Fin septembre 2014 donc, on apprenait que le 24 septembre 2010, un homme se promenant sur un chemin, en lisière d’un bosquet privé entre Grincourt-lès-Pas et Pas-en-Artois, avait aperçu quelque chose briller à fleur de terre en contrebas d’un talus, près d’une souche. Après avoir dégagé un morceau de métal, ou avoir voulu cueillir des champignons, il trouvait en grattant le sol des parures celtes, torques, bagues, colliers… 950 grammes d’or : quarante-deux pièces d’une finesse exceptionnelle ! Un trésor que l’inventeur aurait eu peu de chance de monnayer sans risques s’il n’avait averti le service régional de l’archéologie qui aura procédé au relevé de la découverte. Notons que le propriétaire ne sera prévenu que plus tard et sans détails, de cette visite sur son terrain.

Des habitants s’étonnent, l’Association nationale contre le pillage archéologique s’insurge, des élus se désolent que ce trésor quitte la région… des Atrébates.

Un peu d’histoire

Les Atrébates, Jules César en parle dans sa guerre des Gaules lorsqu’il évoque le soulèvement des peuples belges, en 57 avant Jésus-Christ. Ils sont plus de 15 000 guerriers à lui être opposés. Avec les Viromenduens et les Nerviens, les Atrébates sont défaits à la bataille de la Sambre. C’est là que Commios, dit « Comm l’Atrébate » se fait remarquer. Le chef fait allégeance à Rome, aidera les Romains à pacifier la Bretagne. Comm retourne ensuite « sa veste » et participe au soulèvement de la Gaule après Alésia. En 51 av. JC, les Atrébates se soulèvent une ultime fois avec d’autres peuples belges. Comm fuira dans le sud de l’Angleterre où une colonie atrébate s’est déjà installée depuis le IIe siècle avant JC.

Selon leurs coutumes, l’endroit de cette découverte pourrait être un ancien bois sacré où les parures des chefs étaient pendues aux arbres, en offrandes aux dieux.