Orléans (France): Des secrets bien enfouis sous la seconde ligne de tramway
Une nouvelle Orléans.
INRAP
Préalablement à la construction de la seconde ligne de tramway par la Communauté d'agglomération Orléans Val de Loire, des fouilles archéologiques ont été menées sur prescription de l’État (Drac Centre, service régional de l’Archéologie) par l’Inrap.
Les diagnostics et les fouilles archéologiques menés avant la construction de la seconde ligne de tramway ont donné lieu à l’enregistrement de presque 11 000 couches archéologiques et vestiges, à la réalisation de plus de 17 000 photographies et 1 000 relevés, à la collecte de 560 caisses d’objets, qui ont été étudiés et décryptés dans deux rapports de diagnostics et quatre rapports de fouilles, représentant presque 5 000 pages de connaissances nouvelles allant de la Préhistoire à nos jours !
Dans le cadre de ses missions de restitution des résultats de la recherche et de diffusion de la connaissance archéologique, l’Inrap, en collaboration avec l’AgglO, a choisi d’éditer une synthèse ludique des résultats.
Dans cet ouvrage, les découvertes sont évoquées au fil de la seconde ligne de tramway sous l’angle chronologique. Ce livret, qui présente quelques résultats parmi les plus novateurs, inattendus ou surprenants, est gratuitement mis à disposition des habitants.
Consulter ce livret : http://www.inrap.fr/userdata/c_bloc_file/13/13581/13581_fichier_livret-memoire-fouilles-BAT-bd.pdf
Les découvertes
Les recherches menées à Saint-Jean-de-la-Ruelle permettent d’évoquer les populations qui évoluaient sur les bords de Loire à la fin de la Préhistoire.
Pour la période romaine, les fouilles ont livré des éléments inédits tant sur l’urbanisme et l’habitat d’Orléans aux Ier-IIIe siècles (place De Gaulle et rue Jeanne d’Arc), que sur l’édification de l’enceinte et notamment de la porte Parisie au IVe siècle (place Sainte-Croix).
La ville des VIe-Xe siècles est éclairée d’un nouveau jour grâce à l’observation de constructions maçonnées place Sainte-Croix et rue Jeanne d’Arc. De telles maisons, dont la découverte reste rare, traduisent la richesse de la ville et l’existence d’une population très aisée. Pour la même période, ce sont les restes inattendus d’une église et de son cimetière qui ont été mis au jour place de l’Étape. Il s’agirait de l’église Saint-Chéron, mentionnée dans les archives au XIIIe siècle, mais dont la création remonterait en réalité au VIIesiècle.
Parmi les nombreux vestiges du Moyen Âge, ceux de la porte Renard, ouvrage emblématique contemporain du siège de 1429, ont retenu l’attention des passants place De Gaulle.
L’étude archéologique de cette porte permet désormais d’en proposer une vision très renouvelée.
Enfin, les périodes les plus récentes (XIXe-XXe siècles) ont livré place De Gaulle des vestiges parfois inattendus, tels ceux des restes de l’atelier d’un mouleur sur plâtre, ou dont la résonance locale est encore forte et source d’émotion, comme les vestiges des édifices disparus suite au bombardement de 1940.
Grâce à ces travaux d’aménagement urbain réalisés par l’AgglO et destinés à faciliter la vie des habitants, l’archéologie a pu faire émerger et porter à la connaissance des habitants de l’AgglO, un passé qu’ils ne soupçonnaient pas. Ces belles découvertes démontrent, s’il le fallait, l’intérêt qu’il y avait à mener ces fouilles. L’exploitation scientifique de ces nombreuses données se poursuivra encore longtemps.