Limoges (France) :les mystères de la crypte Saint-Martial demeurent

 

Limoges : les mystères de la crypte Saint-Martial demeurent

Muriel Mingau

Source -http://www.lepopulaire.fr/editions_locales/limoges/limoges_les_mysteres_de_la_crypte_saint_martial_demeurent@CARGNjFdJSsBERgNBBU-.html 

 

La crypte Saint-Martial, place de la République, n'a pas fini de révéler ses mystères. C'est le constat des archéologues qui travaillent sur le site, pour mieux comprendre ses vestiges et les valoriser.

«La crypte Saint-Martial est un site historique passionnant, car il est riche et complexe », affirmait Xavier Lhermite, archéologue du bureau d'études Evéha, lors des Journées de l'archéologie.

Depuis 2006, un programme archéologique a été repris sur ce site. Conduit par la municipalité et la Direction régionale des affaires culturelles, il vise à analyser les vestiges de la crypte. Le but est de mieux comprendre le site, son histoire, son évolution. Cela permettra d'en donner une meilleure lisibilité, notamment pour le public.

Le travail actuel ne consiste plus en des fouilles. Celles-ci ont eu lieu à la fin des années 1960, lors des travaux de réaménagement de la place de la République, qui aboutirent à la création d'un parking.

A ce moment, les archéologues Jean Perrier, Raymond Couraud et Guy Lintz, ont réalisé leurs fouilles, mettant à jour de nombreux trésors archéologiques. C'est ce que sont en train d'étudier les archéologues Xavier Lhermite et Angélique Marty.

« Grâce aux fouilles de nos prédécesseurs, nous avons pu répertorier 500 éléments lapidaires et 243 sépultures », expliquait Xavier Lhermite. Le mausolée de Saint-Martial faisait en effet partie d'une immense nécropole qui s'étendait là au IVe siècle. C'est ce qui explique la présence de 243 autres sépultures dans la crypte.

Mais bien d'autres éléments constituent un mystérieux dédale de pierres sous la place de la République. Éléments de maçonnerie, contreforts, type de mortiers entre les pierres, strates de sol qui ont évolué en fonction des constructions successives, témoignent d'un lieu qui a été maintes fois transformé, réoccupé. C'est ce qui fait son grand intérêt.

« Par exemple, nous ne savons quasiment rien du site au cours du premier millénaire, précisait Xavier Lhermite. Ainsi, Saint-Martial a vécu au IVe siècle. Son mausolée a-t-il été construit au moment de sa mort ou un siècle plus tard ? Il est très difficile de dater ce qui est parvenu jusqu'à nous au fil des siècles. »

Toujours est-il que l'équipe d'Evéha travaille à l'analyse de ces précieuses reliques. Depuis 2006, les archéologues ont recensé les documents de leurs prédécesseurs. Ils ont élaboré le premier plan scientifique du site. Ils ont aussi fait l'inventaire des 243 sépultures et des 500 éléments lapidaires. Certains de ceux-ci sont restés dans la crypte tandis que d'autres sont exposés au musée des Beaux-Arts de Limoges.

« Depuis un an, nous avons commencé l'étude du bâti. Il s'agit de faire un relevé des murs pierre à pierre. Cela permet ensuite de proposer des restitutions, autrement dit de donner une idée, sur des bases scientifiques, de ce qu'ont pu être les constructions dans la réalité. »

Maintenant, les archéologues vont poursuivre l'étude du bâti, notamment dans la partie du sépulcre de Saint-Martial. Ils espèrent aussi en savoir plus sur les deux églises qui entouraient le tombeau, l'église Saint-Benoît et l'église Saint-Pierre.

Tout ce travail de compréhension du site doit permettre de le rendre plus accessible au public, peut-être un jour dans une approche muséographique. En effet aujourd'hui, pour un néophyte, il n'est pas vraiment possible de saisir sa richesse en dehors d'une visite guidée.