LES ECRINS (France) : Des peintures rupestres dans le parc national

 

FRANCE :

Source - http://www.ecrins-parcnational.fr/actus/51-patrimoines/733-de-lart-rupestre-dans-les-ecrins.html

 

Les Ecrins. La campagne de fouille 2010 aura été particulièrement fructueuse pour l'équipe d'archéologues qui, cette année, travaillait sur les communes de Freissinières et de Pelvoux.

 

Photo - F-Mocci - CCJ 2010

Tout d'abord, c'est au-dessus du Lac de Faravel, à plus de 2560 m d'altitude, qu'ils ont enregistré une première découverte marquante : une pointe de flèche en silex taillée il y a plusieurs milliers d'années avant notre ère.

 

Pointe de flèche préhistorique (Néolithique final) ou "armature pédonculée à ailerons peu marqués", découverte à 2475 m d'altitude (Freissinières) (Photo CNRS CCJ)

 

D'autres gisements et de nombreux outils en silex recueillis sur les hauts plateaux de Freissinières témoignent d'une importante fréquentation de la moyenne et haute montagne durant la Préhistoire 

Après des pointes de silex, ce sont des peintures rupestres qui ont été découvertes en Vallouise dans le parc des Ecrins par les archéologues du Centre Camille Jullian (Aix-en-Provence) et de l’université de York –GB).

Quelques traits parallèles dans les tons ocres sur une roche de calcite, bien abritée, à plus de 2000 mètres d’altitude et à peu de distance d’autres traces de ce pigment dont quelques fragments ont été retrouvés sur le sol. Enfin des traces un peu plus nettes semblant la représentation d’un quadrupède.

 

Photo - CNRS  CCJ

Les premières analyses au microscope électronique d'un fragment de peinture recueilli sur le sol montrent que le pigment rouge est constitué d'une ocre, c'est à dire d'une argile rouge contenant un peu de pigment à base d'oxyde de fer... Ce pigment est fort classique dans la peinture rupestre.

"Le style des peintures ne permet pas, à première vue, de situer chronologiquement la composition. Des comparaisons peuvent être effectuées avec d'autres ensembles rupestres qui, dans l'arc alpin, vont du Néolitique à l'âge de Fer mais des analyses complémentaires sont indispensables" souligne Florence Mocci du CNRS.

Des études complémentaires seront nécessaires pour étudier, relever ces représentations rupestres et les interpréter. En tout cas, "la découverte de ces peintures rupestres d'altitude est totalement inédite et unique, à ce jour, dans cette partie des Alpes méridionales françaises et du Parc national des Écrins" ajoute l'archéologue.

Si, actuellement, ces peintures ont été relativement protégées, notamment de l'action des pluies, elles sont néanmoins assez altérées. Des morceaux de roche ont sans doute déjà disparu. Un fragment peint a été découvert au sol...

On peut imaginer que d'autres éléments d'art rupestre ont pu exister qui, en raison de la consistance des roches locales ou de leur situation, n'ont pas résisté à l'action naturelle du temps.

 

La présence humaine durant la préhistoire a été mise en évidence dans plusieurs zones d’altitude du massif , entre 1900 et 2560 mètres. Des vestiges de campement mésolithiques et néolithiques (9000 – 3000 ans av JC.) et des structures pastorales bâties apparaissant dès 2500 av JC. ont été mis au jour entre 2100 et 2400 m. d’altitude (vallées de Chichin, Serre de l’Homme, Haut Fournel, plateau de Faravel, Eychauda, Grands Fonds …).

 

 

Relevés au GPS différentiel de la petite cabane pastorale de Faravel XIV (Ier s. apr. J.-C), à 2400 m d'altitude.(Photo - K Walsh , Uni-York)

 Ces traces humaines viennent enrichir les connaissances sur les occupations anciennes et successives de la haute montagne.