La culture kazakhe au Musée Guimet
Musée Guimet –
Deux chèvres des montagnes ailées, éléments de décor d’un chaudron Almaty, sud-est du Kazakhstan, Ve-IIIe siècle avant notre ère, bronze, L. 23 x 17 x 4,2 xm (©Almaty).
Jusqu'au 31 janvier 2011, le Musée Guimet à Paris met en scène plus de 130 pièces entre archéologie et ethnographie autour de l'exposition « Kazakhstan : hommes, bêtes et dieux de la steppe ».
Une culture du nomadisme. L'exposition « Kazakhstan : hommes, bêtes et dieux de la steppe » au musée Guimet à Paris offre pour la première fois en France une introduction aux rites d'un nomadisme de l'extrême. Prêtés par la jeune République du Kazakhstan, les ouvrages de ce peuple cavalier permettent de rendre compte d'une culture pluri-millénaire. Entre la Russie et la Chine, elle fut ainsi traversée et influencée par Alexandre le Grand comme Gengis Khan. Déjà connus des Européens au Ve siècle avant J.C par les écrits d'Hérodote sous le nom de Scythes, les kazakhes vivent en harmonie avec la nature, aussi belle que difficile, des steppes d'Asie mineure.
Le culte de la nature. A l'occasion de leurs cérémonies rituelles et des fêtes saisonnières, les scythes fabriquaient de lourds chaudrons et de grands autels circulaires aux motifs simplifiés d'hommes ou de chevaux et félins. Certains de ceux présentés ont plus de 2500 ans ! De même, pour l'orfèvrerie vestimentaire dans laquelle ils excellaient, les représentations animalières sont nombreuses, des bouquetins aux panthères, des daims aux faucons, des chameaux aux aigles... Ici sous forme d'applique de vêtement ou boucle de ceinture, en or ou en cuivre, ces objets décoratifs magnifient toujours cette nature dont ils ont su retranscrire la force et la majesté. Ils montrent d'ailleurs dans la légère abstraction de leur réalisation des similitudes évidentes avec la tradition ornementale perse et babylonienne. Sous fond de chamanisme, ils avaient tant d'importance et de signification qu'ils accompagnaient dans leurs tombes les chefs de ces communautés nomades vivant aux rythmes de la transhumance des troupeaux.
Ethnographie d'un peuple des steppes. Excellents artisans donc, mais aussi redoutables guerriers et merveilleux cavaliers, les kazakhes ont également su inventer des pièces de harnachement, notamment des éléments du mors. On retrouve ici des selles en cuir, des étriers en argent, des croupières ornées d'émail ou des tapis de selle en laine...
Situé sur la route de la soie, ce territoire fut traversé par maintes religions. Fuyant Rome, les chrétiens nestoriens y vinrent se réfugier comme en témoignent un fragment de tablette en terre cuite du VIe siècle ou une pierre tombale en granit du XIVe siècle. Si l'islam est devenu l'actuel religion majoritaire du pays, les allumettes issus du chamanisme sont fort représentés, certaines tout en or massif ou d'autres sculptées à partir d'une dent de loup.
Autour de ces objets, vous pourrez aussi découvrir des photographies actuelles qui permettent avec l'exploration de l'intérieur d'une yourte traditionnelle de parfaire ce panorama complet.
« Kazakhstan : hommes, bêtes et dieux de la steppe »
Au Musée Guimet à Paris
Jusqu'au 31 janvier 2011