Grasse (France): Des milliers de céramiques enfouies

Source - http://www.nicematin.com/roubion/un-tresor-gaulois-vieux-de-2300-ans-decouvert-a-roubion.2016635.html

08 12 2014 07 33 21

Une découverte archéologique peut en cacher une autre. Alors que le site de la Tournerie, à Roubion, hiverne en attendant que de nouvelles fouilles soient entreprises cet été, un autre chantier vient de s'ouvrir, à Grasse cette fois.

Le site était connu des archéologues depuis que les premiers coups de pioche de la future médiathèque Charles Nègre ont mis au jour les vestiges d'un passé que l'on ignorait.

Cette découverte fortuite à l'occasion des travaux a donné lieu à une première série de fouilles de juin 2013 à septembre 2014. Les archéologues pensaient alors être arrivés au bout de leur voyage dans le temps. Ils se trompaient.

60.000 tessons enfouis à 7 mètres sous le sol

Après avoir remonté les époques modernes puis médiévales, les chercheurs avaient buté contre une couche de roche. « Ce travertin constitue le sol naturel de la ville de Grasse, explique Fabien Blanc, l'archéologue qui supervise le chantier. Toutefois sa configuration nous avait intrigué. »

Les scientifiques ont donc décidé d'ouvrir des « fenêtres » dans la pierre pour voir ce qu'il y avait dessous. Et quelle ne fut pas leur surprise ! « Nous avons d'abord découvert du haut Moyen Âge qui avait été déplacé sans doute à la suite d'une catastrophe naturelle, un tremblement de terre ou des intempéries. »

La couche de travertin s'était, en fait, constituée par écoulement des eaux et masquait une occupation plus ancienne. Bien plus ancienne, car en fouillant plus profondément encore les archéologues ont trouvé un nouveau trésor. Celui-là n'est pas monétaire.

« A sept mètres sous le niveau actuel de la place nous avons découvert des tessons de céramique en très grande quantité datant d'il y a 1400 ans avant Jésus-Christ,relate Fabien Blanc qui s'est amusé à faire un petit calcul : « Sachant que nous n'avons pour l'heure ouvert que trois petites fenêtres dans le sol, si on extrapole aux 120 m2 du site on devrait extraire soixante mille céramiques sur à peine un mètre d'épaisseur. Une telle concentration serait réellement exceptionnelle. »

Pour s'en assurer il ne reste plus qu'à creuser. Les fouilles vont donc reprendre en janvier.