INRAP
Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19783-Mise-au-jour-d-un-etablissement-agro-pastoral-a-Escrennes-IIIe-Ve-siecles-.htm
Dans le cadre du projet de la ZAC Saint-Eutrope mis en œuvre par la Communauté de communes de Beauce et du Gâtinais, l’Inrap mène, depuis le 18 mai 2015, des recherches sur le site du Moulin d’Escrennes.
Prescrite par l’État (service régional de l’Archéologie du Centre-Val de Loire) sur une surface de 20 000 m², cette fouille archéologique, dirigée par la responsable d’opération Edith Rivoire et comptant une équipe d’environ dix archéologues, a permis de mettre au jour un établissement agro-pastoral de la fin de l’Antiquité. En lisière nord de la Forêt d’Orléans, dans la région naturelle de la Haute-Beauce, ce site archéologique est situé aux abords de la départementale 2152 qui reprend le tracé de la voie romaine reliant Orléans à Reims.
© Alain Riou
Une activité agro-pastorale qui perdure du IIIe au Ve siècle
Deux phases d’occupation se succèdent sans hiatus apparent entre le IIIe et le Ve siècle. Elles sont représentées par des habitations, des foyers, des celliers, des caves et des zones d’activité en lien avec la gestion de l’eau, l’amendement des terres et l’élevage.
© Alain Riou
Le plan du site. © Gwenaëlle Jousserand, Inrap
Le cheval : première ressource animale ?
La découverte en grand nombre d’ossements d’équidé et d’objets d’harnachement permet de mettre en évidence l’importance du cheval au sein de cet établissement ; l’étude de la faune s’attachera dans les mois à venir à caractériser le mode d’exploitation de cet animal (élevage ? consommation ?).
Les occupants : une mixité culturelle ?
© Gwenaëlle Jousserand, Inrap
La période de l’Antiquité tardive a longtemps été interprétée comme une période de désertification des campagnes. Les populations gallo-romaines abandonneraient les établissements ruraux et se regrouperaient dans les villes et les bourgs routiers. Parallèlement, les campagnes connaitraient l’arrivée de nouvelles populations usant de nouvelles techniques de construction (bâtiments sur poteaux, fonds de cabanes, silos à grains…).
La fouille d’Escrennes tend à prouver que cette vision est par trop simpliste. En effet, la découverte d’une cave maçonnée et de plusieurs murs, vraisemblablement contemporains d’éléments pouvant apparaître comme des apports exogènes (vastes constructions sur poteaux et fonds de cabanes), tendent à signifier une persistance des modes de construction gallo-romains mêlés à des apports nouveaux. L’étude des différents aménagements et du mobilier archéologique associé apportera des renseignements sur une mixité culturelle en lien avec le mouvement des populations durant l’Antiquité tardive ; elle apportera de plus des réponses sur la question du statut des occupants (population locale ? colons ? barbares ? civils ? militaires ?). Les données ainsi recueillies permettront d’éclairer une période encore assez peu souvent mise en valeur par des fouilles archéologiques. Elles amélioreront notre compréhension du changement sociétal qui a permis de passer de l’Antiquité au Moyen Âge.
Aménagement : Communauté de communes de Beauce et du Gâtinais
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Centre-Val de Loire)
Recherche archéologique : Inrap
Adjoint scientifique et technique : Thierry Massat, Inrap
Responsable scientifique : Edith Rivoire, Inrap