El Pañhu (Mexique): la tomographie de résistivité électrique (RHO) appliquée

Une technique de fouilles non invasive utilisée à El Pañhu

Photos : INAH

Source - http://mexiqueancien.blogspot.fr/

Il y a quelques semaines, nous recevions le Dr Fernando López Aguilar, responsable du Proyecto El Pañhu. Ce site otomi fait l'objet de fouilles régulières depuis quelques années : elles précèdent une ouverture dans le courant de cette année.

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Sur le site de l'INAH, on apprend qu'une équipe de géophysiciens de l'Universidad Nacional Autonóma de México apporte un soutien technique à l'équipe d'archéologues travaillant sur le site. Pour l'occasion, ils ont inventé le terme d'archéogéophysique. Derrière ce néologisme se cache l'utilisation d'appareils dans un contexte archéologique permettant de fouiller les vestiges d'un bâtiment sans avoir à percer de puits de sondage où à creuser de manière extensive et systématique.

Bien qu'utilisée dans des contextes archéologiques plus récents comme la cathédrale de Morelia, la tomographie de résistivité électrique est encore balbutiante au Mexique. La méthode rho a été créée par les frères Schlumberger afin de faciliter la prospection de minerais, de cavités et de liquides.

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Pour se faire, une cinquantaine d'électrodes a été disposée à 40 cm de profondeur sur le principal édifice d'El Pañhu dans le but de détecter une phase de construction antérieure. En créant un champ électrique artificiel, il est possible de déterminer la résistivité du milieu à conduire ce champ et d'observer différents niveaux dans le milieu prospecté. Une image en trois dimensions peut alors être recrée par ordinateur.

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L'utilisation de cette technique a déjà permis de vérifier une hypothèse faite par les archéologues : la phase Classique de la pyramide a été pillée, certainement dans le but de retrouver l'offrande d'inauguration de la première phase et donc de la désacraliser. L'espace ouvert a ensuite été rempli avec un autre matériel pour tenter de camoufler le "délit".

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Une série de questions se pose cependant : la loi de protection du patrimoine national prévoit que les structures fouillées doivent obligatoirement être restaurées. Qu'en est-il du statut de ces fouilles qui n'en sont pas véritablement ? Des fouilles complètes auront-elles encore lieu ? Seront-elles complémentaires à cette nouvelle méthode ?

En attendant de connaître la réponse à cette question, nous vous suggérons la lecture de la note disponible sur le site de l'INAH