Dzibilnocac (Mexique) : Un jeu de patolli découvert

PART. 2

L'archéologue Miriam Judith Gallegos explique que ce plateau de patolli n'est pas le premier à être découvert en contexte archéologique. Elle a participé à l'invention d'un plateau dans la Structure 7 de Calakmul dans un environnement similaire : gravé sur le sol, son accès et sa visibilité n'étaient probablement connus que d'un certain nombre de personnes. Dans les oeuvres de Sahagun (ill. 2) et Duran, on dispose de représentations de personnages jouant au patolli. font penser que le patolli était utilisé lors de rituels divinatoires. Chez ce dernier, on apprend que les Mexicas avaient une addiction aussi profonde que leur descendants regiomontanos pour les machines à sous dans les trop nombreux casinos de Monterrey. Par conséquent, les Espagnols décidèrent d'interdire le patolli.

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Personnages jouant au patolliHistoria General de las Cosas de Nueva España. -  wikipedia

Chez les Mexicas, Macuilxochitl était le dieu du patolli

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Macuilxochitl et joueurs de patolli. Codex Magliabechiano, 121:

Le patolli de Dzibilnocac a une forme carrée et comporte 58 cases rectangulaires de taille irrégulières. Plusieurs d'entre elles sont marquées d'une croix incisée (ill.1). Des formes similaires de patolli sont visibles dans le Codex Vindobonensis (ill. 4) et d'autres documents comme les codex XolotlAubinVaticanus B et Borbonicus (Gallego, 1994: 11). Il pouvait être aussi bien représenté à même le sol que sur une natte pour être transporté (comme tout bon jeu de voyage !).

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Représentation d'un patolliCodex Vindobonensis, pl.13.

Le patolli était pourtant bien plus qu'un jeu de hasard. Il est composé de 52 ou 104 cases, représentant ainsi un ou deux siècles mésoaméricains et la coïncidence entre les calendriers solaires et rituels. Deux participants devaient déplacer des haricots ou des petites pièces de céramiques (tepalcates) et parcourir les 52 cases. Son existence est connue depuis le Classique ancien à Teotihuacan. Mais pourquoi le nombre des cases ne correspond pas exactement aux 52 ou 104 à parcourir ? Selon Gallego (communication personnelle), les cases marquées d'une croix ne devaient pas être comptées lors des mouvements des pions.

Dans le cas des patolli retrouvés en contexte archéologique, notamment en zone maya, leur usage semble avoir été rituel. Dans le cas de Calakmul comme celui de Dzibinocac, il ne pouvait être accessible au commun. En revanche les exemplaires retrouvés à Teotihuacan semblaient être situés dans des zones de passage  (Gallegos, 1994 : 19). 

L'INAH met à la disposition un bulletin en espagnol

Références bibliographiques:

-          Carrasco, Ramón. 1982. Consolidación como perspectiva en la conservación del patrimonio cultural: Restauración en Hochob, Dzibilnocac y Chicanna, Campeche. INAH, México.

-          Gallegos Gómora, Miriam Judith. 1994. "Un patolli prehispánico en Calakmul, Campeche". In Revista Española de Antropología Americana, 14, pp. 9-24 Madrid : Edit. Computense. .

-          Nelson, Fred. 1973. Archaeological Investigations at Dzibilnocac, Campeche, México. Papers of the New World Archaeological Foundation, No.33. Brigham Young University, Provo, Utah.

-          Sánchez López, Adriana et José Agustín Anaya. 2006. "Dzibilnocac y Tabasqueño: Arqueología de la región Chenes". En XIX Simposio de Investigaciones Arqueológicas en Guatemala, 2005 (editado por J.P. Laporte, B. Arroyo y H. Mejía), pp. 838-855. Museo Nacional de Arqueología y Etnología,

-          Williams-Beck, Lorena. 1999. Tiempo en trozos: Cerámica de la Región de los Chenes, Campeche, México. Gobierno del Estado de Campeche, México.