Comment le pénis humain a perdu ses épines

 

Comment le pénis humain a perdu ses épines

Source - http://www.slate.fr/lien/35217/evolution-epines-penis

 

L'une des différences entre l'homme et le singe, c'est que l'homme n'a plus d'épines sur le pénis. Une nouvelle étude de l'université de Stanford, en Californie, parue dans la revue Nature, a étudié les différences dans l'ADN des humains et des chimpanzés. Cet ADN gère la création de molécules qui vont entraîner (à la manière d'un interrupteur qui allume ou éteint une ampoule) par exemple la croissance de poils sensoriels sur le visage, comme en possèdent encore les chimpanzés, ou la présence d'épines sur le pénis.

Les scientifiques, menés par David Kingsley et Gill Bejerano, ne cherchaient pas précisément à étudier lesdites épines: ils voulaient étudier les différences moléculaires entre humains, chimpanzés et macaques, et ont trouvé deux molécules (deux endroits sur l'ADN humain parmi les 510 étudiés —l'Homme et le chimpanzé partagent encore 97% de leur ADN) qui avaient disparu ou évolué.

En les implantant dans des embryons de souris, ils se sont aperçus que la première molécule gérait à la fois les épines et les poils sensoriels, tandis que l'autre servait à bloquer la croissance de certaines zones du cerveau. La disparition de cette seconde molécule a permis le développement du cerveau humain tel que nous le possédons maintenant.

Leurs découvertes permettent plusieurs interprétations: le site web de la BBC rapporte ainsi que ces épines auraient pu permettre la destruction de «bondes d'accouplement», matière organique laissée par un mâle dans la femelle afin que d'autres mâles ne puissent la féconder, en particulier pour les tribus animalières où plusieurs mâles fécondent la même femelle. Elle pourrait aussi faciliter l'ovulation, même si pour l'instant cela n'a pas été prouvé. Chez les mouches, autre exemple, ces épines servent au mâle à s'accrocher assez longtemps à la femelle pour pouvoir y déposer son sperme, comme le montrait une précédente étude.

La perte de ces épines (qui a probablement eu lieu il y a quelque 7 millions d'années lors de la séparation des espèces entre humains et chimpanzés) résulta en une copulation plus longue, et un renforcement des liens dans les relations humaines.