Cholestérol et Paludisme chez les Pharaons

 

Les pharaons avaient du cholestérol    

Source - http://www.slateafrique.com/1613/pharaons-cholesterol-momies-egypte 

 

Les menus maxi giant burger et grande frite n'existaient peut-être pas dans l'antiquité, cela n'empêchait pas certaine princesse de souffrir déjà d'un excès de cholestérol. Surnommée l'«enfant de la lune, bien-aimée d’Amun», la princesse Ahmose Meryet Amon était en effet cardiaque. De récents scanners opérés sur la momie de cette princesse égyptienne qui vivait il y a environ 3.500 ans montrent qu’elle avait des artères coronaires bouchées. De quoi en faire le cas le plus ancien de maladie du cœur jamais répertoriée.

De récentes études réalisées par le musée national du Caire (Egypte) sur 52 momies révèle en effet que la moitié d'entre elles souffrait d'une importante obstruction de leurs artères.

«En fait, elle (la princesse Ahmose Meryet Amon) est maintenant la première personne connue à avoir souffert  d’athérosclérose coronaire, une maladie causée par l’accumulation de plaque artérielle, ce qui peut provoquer une attaque cardiaque ou cérébrale […] Elle souffrait de ces blocages dans cinq artères principales, dont celles qui acheminent le sang vers le cœur et le cerveau.»   

Pour Greogory Thomas, professeur de cardiologie à l’université d’Irvine, California, pas de doute: la princesse, décédée à l’âge de 40 ans, aurait dû faire un peu plus d’exercice pour espérer vivre plus longtemps:

«Si la princesse était dans une machine à remonter le temps et que je pouvais la voir aujourd’hui, je lui dirais d’éviter le gras, de faire de l’exercice, et ensuite je lui programmerais une opération du cœur […] Elle aurait besoin d’un double pontage.»

Le plus surprenant est que le diagnostic établissant de tels problèmes sanitaires relève traditionnellement d’un mode de vie plus moderne, lié à une mauvaise hygiène de vie: manque d'activité physique, tabagisme, alimentation trop grasse. Des facteurs de risque qui expliquent ainsi la présence de problèmes «modernes» dans une civilisation antique: à l'époque, la prospérité de la société égyptienne a favorisé la sédentarisation des élites et la consommation d’une nourriture abondante et riche (viande, pain au miel…).

En outre, un texte médical daté de -1550 à 1580 (postérieur à l’époque à laquelle vivait la princesse) décrit certaines douleurs caractéristiques des prémices d’une attaque cardiaque potentiellement mortelle.

Ce n’est pas la première fois que l’image dorée et majestueuse que l'on se fait habituellement de l’Egypte ancienne est mise à mal: le National Geographic avait auparavant publié les résultats d’une étude scientifique du Journal of the American Medical Association de février 2010, laquelle révélait la faible constitution du célèbre Toutankhamon. Ce pharaon au règne faste avait en réalité une santé des plus fragiles, sans doute liée à l’origine incestueuse de sa conception; ses parents étant frère et sœur.

Mort à l’âge de 19 ans en -1324, il souffrait d’une forme particulièrement virulente de paludisme et d’une nécrose au pied gauche qui l’a contraint à marcher avec une canne toute sa vie durant. Un handicap probablement lié à une infection paludique.

«Les scientifiques ont trouvé de l’ADN du moustique porteur du parasite à l’origine du paludisme dans le corps du jeune pharaon —la plus vieille preuve génétique connue de la maladie. L’équipe a trouvé plus d’une souche du parasite du paludisme, indiquant que le pharaon avait contracté de multiples infections paludiques durant sa vie […] Le paludisme aurait affaibli le système immunitaire de Toutankhamon et interféré avec la guérison de son pied. Ces facteurs, combinés avec la fracture de son fémur gauche, que des scientifiques ont découvert en 2005, pourraient avoir provoqué la mort du jeune roi».