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Châteaumeillant-Mediolanum (France) : un oppidum gaulois dans la cité des Bituriges Cubi

CHATEAUMEILLANT-Mediolanum (Cher) :
Recherches archéologiques sur un oppidum gaulois
dans la cité des Bituriges Cubi
ANNEE 2011

Source - http://www.archearegioncentre.org/chateaumeillant.html

 

Le programme de recherches archéologiques en cours sur l'oppidum de Châteaumeillant-Mediolanum (Cher) s'intégre dans une opération de fouille triennale, 2010-2011-2012.
Ces recherches s'inscrivent à la suite du programme de fouilles précédent dans les quartiers d'habitat (2007-2009) et des fouilles sur les fortifications (2001-2006).
Ce programme concerne l'exploration de l'habitat contemporain de l'exceptionnel rempart celtique de Châteaumeillant. Cet oppidum est le premier site biturige dont on explore l'intérieur.

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 Les fouilles d'oppida étant très rares en Europe, on peut espérer que les résultats de ces recherches apporteront des données nouvelles à l'échelle de l'Europe celtique.

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Problématique de la recherche

L'âge d'or de Mediolanum se situe aux 2e et 1er siècles avant J.-C. A cette époque, sur une route déjà importante entre Poitiers et Lyon, les habitants ou les familles dirigeantes de Châteaumeillant ont négocié et fait venir de grandes quantités de vin italien, pour eux-mêmes ou pour leur commerce. L'usage précis de ce vin reste à éclaircir : redistribution, utilisation publique ou religieuse ? La compréhension de ce phénomène, unique en Gaule celtique est l'enjeu du nouveau programme qui a débuté en 2007.
Depuis le 19e siècle en effet, la découverte de grandes quantités d'amphores gréco-italiques et italiques complètes confirme l'existence d'un tel commerce à longue distance entre les Bituriges et les Romains. Ces découvertes permettent de penser que Châteaumeillant-Mediolanum pourrait remplir la fonction d'un comptoir commercial, une sorte de « plaque tournante » du commerce vinaire en plein cœur de la Gaule. Le négoce du vin italien a pu être contrôlé par un groupe de personnes, des aristocrates ou les membres d'une famille puissante. Le stockage de grandes quantités de vin pouvait être organisé et centralisé à Châteaumeillant puis les amphores pouvaient être redistribuées dans les oppida bituriges, voire dans les cités voisines, arverne et lémovice par exemple (oppida de l'Auvergne et du Limousin).

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On connaît depuis plusieurs années, grâce à plusieurs fouilles en France, l'implication des amphores dans les rites et les cérémonies religieuses et publiques. L'oppidum de Châteaumeillant pourrait également avoir eu une fonction de sanctuaire où l'on pouvait pratiquer des activités cérémonielles et rituelles impliquant ou nécessitant du vin. La situation géographique de Châteaumeillant prend ici un autre sens et un poids certains : à la limite de trois cités, cette position lui confère un rôle stratégique, à la fois symbolique, politique et religieux. Cette hypothèse n'est d'ailleurs pas incompatible avec celle du comptoir commercial, les pratiques festives et rituelles nécessitant des apports réguliers de marchandises adéquates.
Mais les preuves archéologiques n'ont pas été mises en évidence, faute de fouilles suffisamment approfondies. Par divers concours de circonstances, toutes les caves à amphores connues à Châteaumeillant ont été découvertes fortuitement par les habitants de la ville lors de travaux dans les jardins. Depuis le XIXe siècle, des centaines d'amphores ont ainsi été retirées des caves sans observations archéologiques, souvent sans ménagement, si bien qu'on ne connaît presque rien de leur contexte d'enfouissement. On note quelques exceptions comme les deux fouilles de caves du jardin Gallerand en 1956 et 1962, aux résultats stratigraphiques toutefois peu clairs. Enfin, la dernière découverte en date est celle d'une fosse contenant 21 amphores complètes, observée partiellement lors de travaux devant la clôture du même jardin Gallerand en 1996 par J.-F. Chevrot. 
Malgré les centaines d'amphores recueillies sur l'oppidum, l'étude minutieuse des contextes stratigraphiques fait totalement défaut aujourd'hui. De ce fait, la fonction des fosses contenant ces amphores, la datation et la nature exactes des dépôts sont totalement inconnues. On ne connaît rien non plus des relations entre ces caves, que ces liaisons soient fonctionnelles et chronologiques. On ignore totalement dans quel type de quartier elles se trouvent, et toutes les hypothèses sont permises : habitat, quartier artisanal, entrepôts, sanctuaire. Il faut ajouter que certaines amphores ont été retrouvées encore bouchées, des bouchons ou des opercules de fermeture en pouzzolane sont connus également à Châteaumeillant, mais on ne sait pas si les amphores ont été stockées pleines de vin ou vides dans les caves.
A la suite de plus d'un siècle de découvertes dans le quartier sud de Châteaumeillant, on ne peut finalement pas dire grand-chose de plus sur ces dépôts d'amphores. Sauf que la recherche et la fouille de ces caves représentent un enjeu d'avenir, car les clés de la fonction de cet oppidum se trouvent probablement dans ces fosses.