Chasné-sur-Illet (France): Un site archéologique exceptionnel

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L’escalier de la cave du manoir, abandonné au XVIIe siècle, révèle de nombreux objets : céramique, verre et monnaies de cuivre.

Depuis la fin de l’été, une équipe de l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) mène des fouilles à Chasné-sur-Illet, près de Rennes. Celles-ci ont révélé un site majeur.

Quand le passé éclaire l’avenir. D’ici à quelques années, verra le jour à Chansé-sur-Illet, petite commune du canton de Liffré, la Zac des Champs-de-Buttes. Un chantier d’envergure : sur une surface de 9 ha, la Zac prévoit la création d’un centre-bourg ainsi que la réalisation de deux nouveaux secteurs d’habitat à fort caractère paysager à proximité.

Pour l’heure, c’est à un chantier de fouilles archéologiques que la future Zac a donné naissance, sur une surface de près de 2 ha aux abords de l’église. Michel Bailleu, responsable scientifique Inrap pour la Bretagne, s'accorde à considérer ces fouilles comme « exceptionnelles ». Un avis partagé par Yves Menez, adjoint au conservateur régional à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne, et Anne Villard, conservateur au service archéologique Ille-et-Vilaine. Pourquoi ? En raison de la présence de vestiges d’un château à motte, d’un manoir et d’un cimetière datant du VIIe siècle !

Une occupation qui remonte à la fin de la Préhistoire

Les archéologues ont pu mettre au jour des vestiges, très diffus, montrant une première occupation 2 000 ans avant notre ère, mais qui ne permettent pas de déceler une organisation du site dès cette période.

Naissance du bourg au Moyen Âge

Après plusieurs millénaires, de nouveaux groupes s’installent sur le site pour fonder véritablement le village de Chasné-sur-Illet, au cours du haut Moyen Âge : traces de fossés délimitant des parcelles à l’intérieur desquelles étaient édifiées des maisons sur poteaux bois. Au nord, un cimetière, sans doute fondé au VIIe siècle, montre des tombes, disposées en rangée, orientées Est-Ouest. Deux d’entre elles se distinguent : l’une avec un coffre en schiste, l’autre présentant des restes d’un sarcophage en calcaire coquillier.

Château à motte

Autour de l’an mil, une tour de bois ou de pierre qui devait être juchée sur un tertre dans un rôle défensif. Peu d’éléments subsistent de son élévation, mais un fossé annulaire d’environ 25 m de diamètre, 10 m de large et une profondeur de 6 à 7 m l’enserrait.

Le manoir

Au XIIIe siècle, les restes des fondations d’une résidence seigneuriale dessinent un plan rectangulaire de 22 m sur 8, dont la cave semi-enterrée, mise à jour, montre qu’elle fut abandonnée au XVIIe siècle.