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Carthagène (Espagne) : Une crise urbaine à la fin du Haut-Empire ?

Une crise urbaine à la fin du Haut-Empire ?

L'évolution des espaces civiques dans les provinces occidentales de l'Empire, IIe-IVe siècle

An urban crisis at the end of the early Empire?

Transformation of civic spaces in the Western provinces of the Empire, 2rd-4th century

Claire Ducournau

Source - http://calenda.revues.org/nouvelle22591.html

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Les organisateurs de cette rencontre -  Jeudi 22 mars 2012  |  Carthagène (30202 , Murcie, Espagne) - proposent d’engager une réflexion sur l’occupation et l’évolution des espaces civiques comme élément de compréhension de l’histoire urbaine et municipale dans les provinces occidentales de l'Empire entre le IIe siècle et IVe siècle.

L’histoire des communautés civiques, entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive, a longtemps été écrite comme celle d’un déclin progressif. Depuis plusieurs années déjà, quelques études ont montré que le modèle civique n’avait pas disparu avec la « crise » du IIIe siècle. Les difficultés qui sont apparues dans le cours de la vie des cités, parfois dès le IIe siècle, particulièrement dans les provinces d’Hispanie, signalent plutôt l’entrée de quelques cités dans une récession longue, qu’une ruine définitive de l’institution civique. La cité est restée, encore au IVe siècle, le premier cadre de vie des provinciaux et la cellule administrative fondamentale de l’Empire.

Néanmoins, l’image laissée par les communautés civiques se trouble progressivement entre le IIe siècle et le IVe siècle. La documentation tardive, peu abondante, souvent de nature juridique ou ecclésiastique et de portée générale, rend compte de la permanence globale de la vie municipale, mais la disparition progressive de la documentation épigraphique ne permet plus de cerner sa diversité et sa richesse. L’histoire individuelle des cités s’écrit souvent au regard de la seule documentation archéologique issue de la fouille des espaces civiques, entendus comme les lieux d’expression de la vie municipale. Or, les vestiges archéologiques livrent un tableau contrasté de l’évolution des espaces civiques. Si leur occupation semble se pérenniser sans changement significatif dans quelques grandes cités, ailleurs la dégradation de monuments et de lieux publics ou l’occupation des espaces civiques par des activités privées, voire leur abandon pur et simple, signalent des processus de changement dans l’activité civique qui tranche avec la perception actuelle de la pérennité de la vie civique. Alors qu’il n’est plus possible aujourd’hui de parler de crise ou de déclin de la civilisation municipale, comment faut-il interpréter ces changements ? S’agit-il de phénomènes localisés traduisant une sélection du réseau des cités ? Faut-il y voir le témoignage d’une transformation de la pratique civique et un changement dans l’utilisation des espaces dédiés à la vie de la communauté ?

La réflexion se fondera notamment sur l’étude de la documentation archéologique qui s’enrichit chaque jour de nouvelles découvertes et constitue une source de premier ordre pour l’étude de l’organisation et l’aménagement de lieux qui sont des espaces matériels et construits dans lesquels s’inscrivait la vie municipale. Cette documentation archéologique forme également une source d’étude importante pour une période au cours de laquelle les autres types de sources sont de moins en moins nombreux. Il s’agit de s’interroger sur la place et l’évolution de certaines catégories de monuments dans l’espace civique tels que les fora, les curies, les basiliques, les temples publics ou tous les lieux informels qui pouvaient servir de rassemblement aux institutions de la cité et d’expression des activités civiques (théâtre, cirque, amphithéâtre). Des études de cas par villes ou par provinces pourront être présentées. 
L’étude des sources littéraires et épigraphiques, bien que se raréfiant au cours de la période envisagée, ne pourra pas être négligée car elle constitue toujours un élément fondamental de compréhension de l’histoire des communautés civiques, et particulièrement de l’étude des acteurs qui organisaient, occupaient et fréquentaient les espaces civiques. L’analyse du rôle et de l’implication des différents acteurs qui interviennent dans le cours de la vie municipale – les magistrats, le sénat, le peuple, les élites locales, l’empereur, l’administration provinciale – devra faire l’objet d’une attention particulière.

L’occupation des espaces civiques et leur aménagement devaient également dépendre de l’évolution de la conjoncture économique ou politique et des structures sociales ou religieuses, qui influençaient nécessairement la vie des communautés civiques. L’analyse de leur influence permettra peut-être de fournir des éléments d’explications aux transformations en cours des espaces civiques.

Afin de permettre une confrontation des approches et de prendre en compte la diversité provinciale, cette rencontre, tout en accordant une place importante aux cités d’Hispanie, est aux communications portant sur l’évolution des espaces civiques des autres provinces occidentales.

Les importantes découvertes archéologiques réalisées ces dernières années à Carthagène et les progrès de la recherche scientifique sur l’évolution urbaine tendent à faire de cette ville un point de référence important dans la péninsule Ibérique pour connaître l’évolution des espaces civiques entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive. Le Musée du théâtre romain, édifice emblématique de cette évolution, détruit au milieu du IIe siècle et transformé en marché à l’époque tardive, se présente comme l’endroit idéal pour la tenue de cette rencontre scientifique.

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