Boufféré (France): Une occupation gauloise

INRAP

Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-19485-Une-occupation-gauloise-a-Bouffere-Vendee-.htm

L’Inrap mène actuellement une fouille archéologique, rue de la Limouzinière à Boufféré, en amont d’un projet de construction du lotissements Espace Habitat des Prés. Sur prescription de l’État (Drac Pays de la Loire) cette intervention, démarrée en mars 2015, s’étend sur une surface de 22 000 m2. 

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Vue d’ensemble du site archéologique de Boufféré. © Maud Le Saint Allain, Inrap
L’équipe d’archéologues met au jour un site de la période gauloise (IIe et Ier siècles avant notre ère). Le site témoigne d’une occupation résidentielle, peut-être une ferme, grâce aux espaces de vie et aux autres vestiges archéologiques mis au jour par les archéologues. 

Un espace domestique organisé

Les fouilles ont mis en évidence plusieurs espaces distincts, délimités par un système de fossés. Ces séparations marquent la présence d’un habitat et de ses parcelles environnantes, s’étendant sur une surface d’au moins 10 000 m². 
À l’intérieur, plusieurs trous, destinés à recevoir autrefois les poteaux constituant l’ossature des bâtiments, sont creusés profondément dans le sol. Ils signalent des bâtiments d’habitation ou des annexes, telles que des greniers et des petits bâtiments liés à l’artisanat et à l’agriculture (métallurgie, élevage, poterie). 

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Trou de poteau avec amphores à Boufféré. © Fabienne Leboucher, Inrap.
Une série de puits, de fosses dépotoirs et de celliers, renseignent également sur la vie quotidienne des habitants.

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Puits gaulois en cours de fouille à Boufféré.  © Christophe Colliard, Inrap.

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Fosse en cours de fouille à Boufféré. © Maud Le Saint Allain, Inrap.

Enfin, un chemin en terre, d’une largeur moyenne de 4 m, dont ne subsistent, a priori, que les fossés qui le bordaient, offre un aperçu de la structuration du site au-delà des frontières de l’habitat. 

Une probable occupation antérieure

Sur l’emprise du site, cinq enclos quadrangulaires de 10 m de côté ont été observés. La fouille de l’un d’eux a révélé la trace de toitures, construites en bois. Elles témoigneraient d’une première installation, une trentaine d’années avant l’occupation gauloise dont il est question ici. 
Au sein de ces enclos, des fragments d’os humains brûlés sont disséminés dans le comblement de certaines fosses et indiquent la pratique de l’incinération. Ces observations, effectuées par des spécialistes (les anthropologues) orienteraient vers une vocation funéraire du site, sans pour autant écarter d’autres dispositifs, votifs ou cultuels, reconnus quelquefois en Gaule du Nord. Ces hypothèses seront validées ou infirmées à l’issue des fouilles lors de la phase d’étude. 

Des vestiges de la vie quotidienne

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Dépôt de céramiques à Boufféré. © Fabienne Leboucher, Inrap.

Une grande quantité de céramiques ayant servi au stockage, à la préparation des aliments et à leur consommation a été mise au jour. Cette profusion, principalement illustrée par l’abondance des amphores, pousse à s’interroger sur le statut et la nature de ces découvertes. Ces amphores, généralement importées d’Italie, sont destinées à la consommation du vin et souvent associées à la pratique des libations (rituels religieux) ou encore à une certaine aisance matérielle du propriétaire. L’étude de leur provenance, de leur répartition au sein de l’habitat et de leur association avec d’autres éléments mobiliers donnera aux archéologues un éclairage supplémentaire sur la fonction du site et le statut social des résidents de l'époque. 

Aménageur : Commune de Boufféré

Contrôle scientifique : Drac Pays de la Loire

Recherches archéologiques : Inrap

Adjoint scientifique et technique : Hélène Jousse, Inrap 

Responsable scientifique : Maud Le Saint Allain, Inrap