Belfort (France): Recherches archéologiques place d’Armes

Mise au jour des vestiges de la ville moderne

INRAP

Source -http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/p-16204-Recherches-archeologiques-place-d-Armes-a-Belfort-mise-au-jour-des-vestiges-de-la-ville-moderne.htm

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Vue générale de la place d'Armes à Belfort. © Com'air, Inrap 2013

Dans le cadre du projet d’embellissement de la place d’Armes à Belfort, l’Inrap a débuté le 1er juillet 2013 une fouille archéologique d’une durée de trois mois, sur une surface d’environ 1 000 m2. Effectuées sur prescription de l’État (Drac Franche-Comté), ces recherches font suite au diagnostic archéologique réalisé à l’automne 2012. L’intérêt des vestiges mis au jour par ces sondages a motivé la réalisation d’une fouille qui pour la première fois permettra d’explorer la ville imaginée par Vauban et de reconnaître d’éventuels vestiges plus anciens aux abords de la ville médiévale.

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Vue générale du secteur est de la fouille.© Com'air, Inrap 2013

La ville moderne imaginée par Vauban, contexte historique

Conséquence de la conquête de la Franche-Comté en 1674, les positions militaires sont renforcées pour verrouiller la Porte d’Alsace et Belfort fait partie des sites à fortifier. En 1675, Vauban conçoit un système de fortification qui sera réalisé en 1687. Les fortifications médiévales son démolies et la surface de la ville est enclose dans un pentagone percé de deux portes monumentales, doubles. Les travaux durent de 1687 à 1705. À l’emplacement de l’ancien fossé qui longe l’enceinte médiévale extérieure, Vauban fait réaliser un canal délimité par des murs de quai pour l’approvisionnement de la garnison en eau et fait également repousser la rivière Savoureuse à l’ouest. La nouvelle ville imaginée par Vauban évolue au cours du XVIIIe siècle.

Vestiges archéologiques de cette ville moderne

Sur le secteur est, les archéologues ont mis au jour plusieurs aménagements datant du début du XVIIIe siècle. Des vestiges du canal, bordé par une place, émergent notamment. Le canal est limité par un mur de quai qui borde une rue pavée de galets. Cette rue possède une rigole centrale. L’inflexion de ce mur de quai au niveau de l’église Saint-Christophe correspond à un accès menant au bord de l’eau tel qu’il est représenté sur plusieurs plans anciens. En bordure ouest de la fouille subsistent les vestiges des fondations d’une fontaine et de deux abreuvoirs construits au milieu du XVIIIe siècle. Le canal, voûté au milieu du XIXe siècle, est encore utilisé aujourd’hui comme égout. Le secteur ouest livre à ce jour les niveaux de sols de la place, contemporains des aménagements du secteur est.

Les recherches se poursuivront, au nord de la place, sur un troisième secteur où les sondages de diagnostic ont montré la présence d’un four à chaux du XVIIIe siècle.

Le projet d’embellissement de la place d’Armes

Le projet d'embellissement de la place d'Armes constitue une nouvelle étape d'une politique d'urbanisme s'inscrivant dans le temps long de la ville. Confié à l'équipe d'architectes Althabégoïty-Bayle, dont la qualité du travail en matière de rénovation urbaine est largement reconnue, ce projet constituera le point d'orgue de la restructuration engagée depuis plusieurs mois sur l'axe urbain et très commerçant, reliant la gare de Belfort au cœur historique de Belfort. Il s'inscrit dans une logique de recomposition urbaine depuis la gare vers la Citadelle, à travers les différents projets de valorisation des espaces publics réalisés ou en cours d'aménagement, notamment dans le cadre de la structuration des transports en commun : parvis de la Gare, faubourg de France, place Corbis, boulevard Carnot, espaces urbains de la Vieille ville, Cathédrale, mise en valeur de la Citadelle.

Ce projet va permettre de renforcer l'attractivité touristique de la Vieille ville dans un quartier vivant, résidentiel où le commerce et les terrasses des cafés et restaurants tiennent une place importante.

Aménagement : Ville de Belfort

Contrôle scientifique :  Service régional de l’Archéologie (Drac Franche-Comté)

Recherche archéologique : Inrap

Responsable scientifiqu : Sylvie Cantrelle