Beauvais (France): Les archéologues sur la piste d'un temple antique
A l'occasion du bilan archéologique 2014, les archéologues de la ville ont partagé leurs découvertes, notamment celle des vestiges d'un probable sanctuaire du IIIe siècle.
Une commission patrimoine et archéologie vient d’être créée dans la ville pour encourager et mieux exposer les découvertes des archéologues.(LP/Pauline Conradsson.)
Les sous-sols de Beauvais n'ont pas révélé tous leurs secrets. Cette année encore, des projets immobiliers ont permis de mettre au jour de nouveaux trésors archéologiques de cette cité qui, à l'époque romaine, figurait parmi les places les plus importantes du nord de la France.
Ces vestiges, découverts au cours des 9 opérations menées en 2014 par le service archéologique de la ville, ont été dévoilés hier au public.
Le mystère du sanctuaire du mont Capron. Un monumental édifice religieux se dressait-il, dans l'Antiquité, au nord de l'actuel emplacement du lycée Félix-Faure ? C'est la thèse défendue par les archéologues de la ville de Beauvais. Dans la rue Gaston-et-Marguerite, ils ont découvert trois imposants murs antiques. Un autre, de même nature, a été mis au jour au niveau du centre de documentation et d'information (CDI) du lycée. Ces murs pourraient dessiner les contours du sanctuaire. « On a encore du mal à situer cet édifice avec précision, reconnaît-on au service archéologie. Cela fait partie des mystères qu'il nous faut percer. » Autre découverte qui confirme l'hypothèse d'un édifice religieux : des statuettes et des fragments de corniche. Ce sanctuaire pourrait correspondre à celui décrit en 1636 par le chanoine Foy de Saint-Hilaire. Opiniâtre, le religieux avait même réalisé un croquis parfait des lieux avec ses trois terrasses et un temple.
Les ossuaires de l'église de la Madeleine. Elle a accueilli une salle de sport et bientôt un pôle de santé. Mais bien avant tout cela, la rue de la Madeleine a surtout abrité une église primitive du XII e siècle dont on peut apercevoir aujourd'hui le bras sud du transept ainsi qu'un pan de mur qui supporte la gouttière. Autre vestige qui prouve le caractère religieux du site : une médaille avec le visage du Christ et un grain de chapelet sculpté dans l'os. « On a également retrouvé des sépultures et quelques éléments de pierres tombales qui doivent remonter aux XVIe et XVIIe siècle, avancent les archéologues de la ville. La datation reste difficile car on n'a découvert aucun mobilier dans les tombes. »
A l'intérieur des cavités, des squelettes parfaitement conservés, mieux que les restes découverts en profondeur, sous le choeur de l'ancienne église, dans ce qui devait être un gigantesque ossuaire.