Archéologie de l’esclavage colonial

Archéologie de l’esclavage colonial

INRAP

Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/Les-derniers-communiques/Communiques-nationaux/p-14370-Colloque-international-Archeologie-de-l-esclavage-colonial-du-9-au-11-mai-2012.htm

Dans le cadre de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition, le 10 mai 2012, le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, le ministère de la Culture et de la Communication, l’Institut national de recherches archéologiques préventives et le musée du quai Branly organisent le colloque international Archéologie de l’esclavage colonial les 9, 10 et 11 mai 2012 au théâtre Claude Lévi-Strauss. 

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Autour d’une trentaine de spécialistes étrangers et français, ce rendez-vous est l’occasion de faire le point sur les avancées récentes de la connaissance de la traite, de l’esclavage et du marronnage dans le domaine de l’archéologie. 

Confrontant études de cas et synthèses sur l’archéologie de l’esclavage aux États-Unis, à Cuba, en Colombie, au Brésil, aux Antilles, au Cap-Vert, au Sénégal, au Ghana, en Afrique-du-Sud, en Afrique de l’Est, à La Réunion et à l’Ile Maurice, ce rendez-vous propose une meilleure prise en compte du patrimoine archéologique du système esclavagiste, de sa conservation et de sa mise en valeur.


L’histoire de l’esclavage a connu ces dernières années un développement important. Mais les apports de l’archéologie de la période coloniale à la connaissance du système esclavagiste sont encore mal partagés. Pourtant, l’archéologie joue un rôle décisif pour documenter les conditions de vie des esclaves, leurs habitats, les établissements où ils furent asservis, souvent détruits mais dont subsistent les fondations, les enclaves du marronnage, les rites d’inhumation, l’état sanitaire des défunts, leur âge, leur sexe, etc. Les archives du sol apportent des informations sans équivalent : les archives écrites, lorsqu’elles existent, sont pour la plupart univoques, émanant de l’État, des négriers ou des propriétaires. 

En étudiant la culture matérielle des esclaves, l’archéologie – et en particulier, depuis une vingtaine d’années, l’archéologie préventive – contribue de façon décisive aux recherches sur l’esclavage colonial. La traite, l’habitat, la vie quotidienne, le marronnage ou les pratiques funéraires bénéficient ainsi d’une documentation nouvelle. 

Des fouilles récentes au Brésil, en Afrique de l’Est, en Afrique du Sud et au Ghana, ainsi que des recherches sous-marines livrent des données importantes sur la traite négrière. 

Si les quartiers d’esclaves – les rues « cases-nègres » – ont presque tous disparu, ils « survivent » dans le sol à l’état de structures archéologiques dont l’étude est d’un grand intérêt historique. Des travaux en Louisiane, à Cuba, aux Antilles françaises, au Brésil et au Cap-Vert renouvellent la documentation sur l’habitat et la culture matérielle des esclaves. 

Plus difficile à appréhender en archéologie, le marronnage est aujourd’hui étudié aux États-Unis, à Cuba, au Brésil, à La Réunion et à l’île Maurice. 

L’étude des « cimetières » aux États-Unis, en Guadeloupe, en Martinique ou à La Réunion fournit des informations remarquables sur les conditions d’inhumation des esclaves et sur les pathologies caractéristiques de populations asservies (carences, dégradations de la dentition, infections, maladies dégénératives…). 

Confrontant études de cas et synthèses sur l’archéologie de l’esclavage aux États-Unis, à la Barbade, à Cuba, au Brésil, aux Antilles françaises, au Cap-Vert, en Afrique de l’Est, du Sud et de l’Ouest, à La Réunion et à l’Ile Maurice, ce colloque fera le point sur les avancées récentes de la connaissance de la traite, de l’esclavage et du marronnage, et proposera une meilleure prise en compte du patrimoine archéologique du système esclavagiste, de sa conservation et de mise en valeur.