Angkor (Cambodge) : Archéologie préventive

CAMBODGE

Angkor  :  Archéologie préventive : une collaboration entre l’Autorité Nationale Apsara, VINCI et l’Inrap

INRAP

Source - http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/Les-derniers-communiques/Communiques-nationaux/p-13355-Archeologie-preventive-a-Angkor-une-collaboration-entre-l-Autorite-Nationale-Apsara-VINCI-et-l-Inrap.htm 

La première des cinq campagnes d’archéologie préventive et programmée réalisées par l’Inrap à Siem Reap vient de s’achever. Elles sont liées aux travaux d’extension de l’aéroport international de Siem Reap, situé à proximité de l’emprise de l’immense complexe archéologique d’Angkor. Ces opérations, majeures pour la connaissance du passé khmer, interviennent dans un contexte où le Premier Ministre, François Fillon, en déplacement officiel, s’est rendu à Angkor le 3 juillet pour célébrer avec le roi Norodom Sihamoni, la restauration du Baphuon, manifestant ainsi l’attachement de la France aux enjeux de restauration et de connaissance du patrimoine.

Gopura (porte d’accès) à l’entrée du sanctuaire de Prasat Trapeang Ropou Xème siècle           © Pierre Bâty, Inrap

L’Autorité Nationale Apsara (ANA) – en charge de la protection et du développement du site d’Angkor et de sa région –, Cambodia Airports, la filiale de VINCI Airports qui exploite les aéroports internationaux du Cambodge, dont celui de Siem Reap, et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont conclu une convention tripartite portant sur un programme archéologique quinquennal consacré à l’étude d’une dizaine de sites angkoriens. Cet accord traduit la volonté du groupe VINCI et de l’ANA d’appliquer les principes de l’archéologie préventive dans le cadre de leurs projets d’aménagement ; elle permet à l’Inrap de réaliser un programme de recherches exemplaire sur un site inscrit au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Fouille en cours sur le site de Tuol Ta Lo XIème – XIVème siècles. © Christelle Seng, Inrap)

Une équipe d’archéologues, sous la direction de l’Inrap, réalise à Siem Reap, la fouille de sites angkoriens datés de 950 à 1250 de notre ère. Jusqu’à présent, l’archéologie angkorienne s’est essentiellement concentrée sur de grands sanctuaires. Ainsi, peu de choses sont connues des populations vivant autour de ces temples. Le programme archéologique intègre dans une approche globale les sanctuaires, leurs bâtiments annexes, les habitations, l’espace foncier et parcellaire sur une surface de 10 km2. Les fouilles portent notamment sur des maisons de bois, implantées sur des tertres afin de se protéger durant la mousson. Le mobilier métallique ou céramique exhumé permet d’affiner la chronologie de la période angkorienne. Peu à peu, l’archéologie lève le voile sur la vie quotidienne de ceux et celles qui vivaient et priaient en ces lieux, entre le Xe et le XIIe siècle.

Un projet de recherche exceptionnel

Le projet prévoit un programme de fouilles archéologiques préventives et programmées, réalisées pendant 5 ans sous la conduite scientifique de l’Inrap, dans l’emprise du site d’Angkor, sous la maîtrise d’ouvrage de l’ANA et avec un financement par Cambodia Airports. Le programme est consacré à la fouille des sites localisés sur le domaine de l’aéroport de Siem Reap, comportant des temples et des habitats associés, et à l’étude et la conservation de Prasat Trapeang Ropou et Prasat Preï. Leur étude exhaustive doit permettre, dans le prolongement des recherches réalisées par l’Inrap en 2004 à Siem Reap, de mieux connaître l’habitat angkorien, ses formes et son évolution entre les Xe et XIIe siècles.

Détail du motif central du linteau de la tour sud de Prasat Trapeang Ropou Xème siècle. © Pierre Bâty, Inrap

Des objectifs de formation et de diffusion
Associant une équipe cambodgienne, le programme a vocation à s’étendre à l’enseignement universitaire et à la diffusion des connaissances au public. Outre la réalisation des diagnostics et des fouilles, il comporte une formation à l’archéologie préventive destinée aux étudiants en archéologie de l’université de Phnom Penh, l’accueil d’élèves et d’étudiants cambodgiens afin de les sensibiliser à leur patrimoine archéologique, et un projet d’exposition, dans l’enceinte de l’aéroport, consacrée aux découvertes de 2004 et 2011.

 Chapelle sud de Prasat Trapeang Ropou Xème siècle. © Pierre Bâty, Inrap

Une démarche d’aménagement responsable
L’ensemble du projet s’inscrit dans le contexte général du développement économique et touristique de la région d’Angkor rendant indispensables des aménagements de l’aéroport. Cambodia Airports a choisi de s’y inscrire, depuis 1998, dans une démarche de respect de son environnement et de sauvegarde du patrimoine archéologique du site. Les résultats de ces études permettront notamment à Cambodia Airports d’intégrer la dimension patrimoniale dans ses projets d’aménagement.

CIV  107 - 207  :   Civilisations d’Asie du Sud-Est

Un partenariat original
Le programme archéologique à Angkor est mis en œuvre grâce à un partenariat étroit entre l’Autorité Nationale Apsara, Cambodia Airports et l’Inrap. Apsara assure la maîtrise d’ouvrage et le contrôle scientifique de l’opération. Cambodia Airports soutient le projet de recherche et en assure le financement. En concertation avec l’Unesco et les ministères français des Affaires étrangères, de la Culture et de la Communication, et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’Inrap porte le projet scientifique et coordonne les interventions de terrain, les actions de formation et de sensibilisation.