AMBATOVY (Madagascar) - Le tracé du pipeline révèle ses entrailles

 

Projet Ambatovy

Le tracé du pipeline révèle ses entrailles

Source - http://www.madagascar-tribune.com/Le-trace-du-pipeline-revele-ses,15749.html

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L’Académie malgache de Tsimbazaza a ouvert ce 12 avril 2011 un atelier-colloque de restitution des travaux archéologiques d’Ambatovy, intitulé « Archéologie et anthropologie socio-culturelle du Mangoro à l’Ivondro ». Il s’agissait pour le Projet Ambatovy de donner à l’Académie malgache la primeur des découvertes faites durant la phase construction entre Moramanga et Toamasina. C’était aussi l’opportunité de restituer les connaissances archéologiques nouvelles au public sur les régions Mangoro et Atsinanana. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’engagement du Projet relatif au respect du patrimoine culturel et cultuel malgache. C’est dans cet esprit d’engagement, en effet, qu’Ambatovy a maintes fois dévié le tracé de son pipeline afin de préserver les zones archéologiques sensibles comme celles comprenant des lieux de cultes ou autres monuments historiques.

À l’issue des travaux réalisés sur terrain entre 2005 et 2010 pour la mise en place d’un pipeline de 220 km entre Moramaga et Toamasina, le bilan archéologique est riche pour les deux régions concernées où des vestiges et mobiliers historiques intéressants ont été mis au jour par l’équipe archéologique d’Ambatovy. C’est pendant cette période, en effet, que l’équipe a recensé 4851 objets (poterie en terre cuite, chloritoschiste, céramique importé, verre, pierre, métaux, ossement, plastique, botanique, et autres) et 262 sites d’héritages culturels qui se composent notamment de 126 sites archéologiques. Le reste est constitué des villages anciens, des lieux de sépulture, des sites sacrés et des pierres sacrées, dont les plus anciens remontent au XIIIe siècle et les plus récents au XIXe siècle.

Ces découvertes ont offert l’occasion au Projet d’organiser ce colloque international destiné à susciter des débats autour des stratégies de fouilles archéologiques dans l’Est de Madagascar et des perspectives de développement de l’archéologie. « Ambatovy ne peut que s’en féliciter et constate avec respect la richesse de la culture malgache, admirable par sa diversité, son intensité et ce fihavanana dont la réputation n’est plus à faire. Puisse cette contribution d’Ambatovy montrer encore plus la richesse et la valeur de cette culture nationale », a déclaré dans son allocution d’ouverture le directeur adjoint des relations externes du projet, Mark Sitter.

Réunissant d’éminents archéologues et anthropologues malgaches et étrangers, cette rencontre a permis, avant tout, de faire le point sur bon nombre de travaux d’Ambatovy reposant sur diverses interventions archéologiques comme les prospections, collectes de surface sondages, fouilles de sauvetage. Parmi les travaux réalisés figurent ceux effectués sur les terrains dédiés à la construction de l’usine de production à Toamasina, en février 2007. Des missions d’expertise archéologique ont permis de comprendre les caractères cachés de plusieurs sites et de saisir l’importance des objets et structures contenus dans les sols. Ces travaux ont été précédés un an plus tôt, d’un sauvetage archéologique préalable entrepris par le promoteur du Projet, ce qui a permis d’inventorier et de répertorier les sites culturels historiques et archéologiques s’y trouvant.

Quand bien même les études archéologiques entre le Mangoro et l’Ivondro seraient plutôt rares, le passé historique de cette partie de l’Ile est reconnu pour son intensité. L’entreprise a contribué à une compréhension élargie de l’histoire en partageant les résultats de ses travaux et en les soumettant à discussion. « C’est donc une approche doublement utile pour le respect et la valorisation de la culture malgache mais aussi pour le développement de la connaissance scientifique », a conclu Mark Sitter.

Le Projet collabore avec l’Université de Toamasina et son Centre d’études et de recherches ethnologiques et linguistiques (CEREL), l’Université d’Antananarivo à travers le Centre d’art et d’archéologie (CAA), et l’Institut de civilisation/Musée d’archéologie (ICMAA) pour le traitement, l’étude et la conservation des mobiliers archéologiques. Le programme de ce colloque-atelier est subdivisé en deux temps : la journée du 12 avril consacrée davantage aux travaux de restitution et celle du 13 à des visites de sites d’intérêt archéologique et historique à Moramanga par les hôtes scientifiques du Projet.

Recueilli par Valis