Aiguèze (France): la maladrerie des Templiers

Pendant un mois, des archéologues ont fouillé la maladrerie des Templiers

Mylène Jourdan

Source - http://www.ledauphine.com/ardeche/2012/05/04/un-mythe-s-effondre-mais-une-nouvelle-histoire-s-ecrit

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Atteindre la maladrerie des Templiers se mérite. Après une heure de randonnée, cet ensemble de bâtisses apparaît, trônant à la pointe d’un méandre formé par la rivière Ardèche, faisant face à deux cirques dont celui de la Madeleine. Tout en aval des gorges de l’Ardèche, sur la commune d’Aiguèze, dans le Gard.

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Une légende raconte qu’au XII e siècle, les chevaliers du Temple ont construit à cet endroit un refuge destiné à accueillir des lépreux.

Fondée à la fois sur les quelques recherches menées par des érudits locaux au XIX e siècle, et les bienfaits connus de l’eau de la rivière sur les maladies de la peau, cette légende s’est ancrée dans l’esprit des habitants des villages alentours au fil des années.

Jamais le site n’avait été fouillé de manière scientifique

Jamais le site n’avait été fouillé de manière scientifique. C’est désormais chose faite, grâce à l’impulsion du Syndicat de gestion des gorges de l’Ardèche. Et aussi cruelle soit la conclusion des archéologues envoyés sur place, force est de constater que pour le moment, aucune preuve n’atteste que les Templiers y aient un jour élu domicile. Ni même que les bâtiments servaient de maladrerie.

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« Rien ne l’exclut non plus, seulement aucun document ne fait mention de cet endroit comme ayant appartenu aux Templiers », précise Nicolas Clément, archéologue en chef de cette expédition scientifico-historique qui s’est déroulée sur tout le mois d’avril. Pour lui, certes, « le mythe s’effondre, mais une nouvelle histoire s’écrit ». Concourra-t-il à rétablir une vérité historique ? « Si une nouvelle campagne de fouille est programmée l’année prochaine, oui. » Charles Bascle, garde de la réserve, est confiant, « il y a une volonté de dynamiser ce genre d’action ». Le rapport que l’archéologue du CNRS produira passera devant un comité scientifique pour validation… ce qui confirmera « l’intérêt scientifique du site qui est, dit-il, certain ». Et puis, même si aucun Templier n’a mis les pieds dans les gorges, il l’assure avec un sourire, « la maladrerie des Templiers ne sera pas débaptisée ». Comme pour préserver la part de mystère qui l’entoure…