"20 ans d'archéologie en Guadeloupe"

Exposition : "20 ans d'archéologie en Guadeloupe"

Source - http://www.culture.fr/fr/sections/themes/archeologie/articles/exposition-8220-20-ans-d 

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A partir du 2 mars, la Drac Guadeloupe, la région Guadeloupe et l'Inrap proposent une exposition intitulée “20 ans d'archéologie en Guadeloupe”. Elle sera présentée pendant un mois à Basse-Terre au siège du Conseil régional jusqu’au 2 avril, puis à l'espace régional du Raizet aux Abymes du 3 avril au 3 mai et enfin au musée E.Clerc au Moule à partir du 4 mai. L’occasion de faire un bilan de la recherche et de présenter les résultats majeurs acquis au cours de ces vingt dernières années dans cette partie des Petites-Antilles françaises.

Panorama de l’archéologie en Guadeloupe. Dans le cadre de l’année des Outre-mer, la Direction des affaires culturelles de Guadeloupe, le Conseil régional de Guadeloupe et l’Inrap présentent à partir du 24 février une exposition intitulée « 20 ans d'archéologie en Guadeloupe » dans les locaux du Conseil régional.
Présentée sous forme de panneaux et complétée par un livret, cette exposition retrace un panorama des connaissances acquises sur l’origine et l’évolution des populations amérindiennes mais aussi sur les divers aspects de la vie des habitants depuis leur arrivée en 1635 jusqu’à la départementalisation du territoire en 1946. Un total de vingt panneaux, pourvus d’illustrations, permet au visiteur de découvrir la richesse du patrimoine archéologique de l’archipel et de se sensibiliser à l’action des services publics et des organismes de recherches qui œuvrent à l’inventaire, à l’étude et à la protection d’un patrimoine encore souvent méconnu du grand public.

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Roche Gravée Trois Rivières  -  C. Stouvenot

Une discipline récente. L’archéologie en Guadeloupe est une discipline très récente. Après les premières grandes découvertes de gisements amérindiens par des pionniers avec Edgard Clerc en particulier, premier directeur des antiquités en 1984, qui met au jour le site de Morel gisement de référence, l’archéologie prend son ampleur. Les années 1990 voient la réalisation de grandes campagnes de fouilles programmées réalisées sur les sites précolombiens emblématiques de Hope Estate à Saint-Martin, et de l’Anse à La Gourde à Saint-François. Parallèlement, l’étude d’un cimetière d’esclaves de la période coloniale est entreprise sur la plage de l’Anse Saint-Marguerite (commune du Moule). Il s’agit actuellement du plus important cimetière d’esclaves fouillé dans le monde.

Multiplication des fouilles depuis 10 ans. Avec l’application de la loi sur l’archéologie préventive, la recherche prend, à partir de 2001, un nouvel élan, avec la multiplication de fouilles sur tout le territoire permettant d’étudier des gisements sur de plus grandes étendues. La connaissance sur l’origine et l’évolution des populations amérindiennes fait alors un bond. La découverte de plusieurs campements précéramiques permet de dater l’arrivée des populations dans les Petites-Antilles aux environs de 3400 av. J.C . Les périodes suivantes, âges céramiques ou période néoindienne, voient l’émergence de villages amérindiens parfois très vastes comme celui mis au jour lors des interventions successives de l’Inrap dans la ville de Basse-Terre. La céramique, apparue vers 500 av JC, est produite en abondance par les précolombiens. Souvent dotée de décors modelés, la vaisselle est variée et caractérisée, pendant une longue période, (culture saladoïde, jusqu’en 900 ap. JC.) par des décors géométriques peints en rouge et blanc.

Etude de la vie coloniale. Avec l’émergence de l’archéologie des périodes modernes dans les années 1990, ce sont tous les aspects de la vie coloniale qui sont étudiés à la faveur des fouilles programmées et des fouilles préventives. Des secteurs entiers d’habitations, des domaines concentrant les productions de sucre, de café,… font l’objet de fouilles, mettant en évidence les quartiers d’esclaves ou les zones de dépotoirs. Les recherches menées sur les réseaux d’approvisionnement des produits manufacturés, et plus particulièrement les poteries, permettent de mettre en évidence le rôle important joué à partir du 18ème siècle par les ateliers de potiers provençaux dans la fourniture de vaisselle en tout genre face à l’apport massif de céramiques européennes. Les questions liées à la défense de la colonie, en réponse aux conflits avec les puissances européennes, sont étudiées à travers les ouvrages et fortifications encore en place ou disparus, comme la redoute de campagne de Grande Anse à Trois-Rivières, petite fortification d’appoint abandonnée à la fin du 18ème siècle ouvrage actuellement unique en Guadeloupe.

20 ans… Un début… Ces 20 ans de recherches archéologiques menées conjointement par les services de la Région, de la DAC et de l’Inrap, soulignent l’importance de la prise en compte des questions archéologiques dans l’appropriation du patrimoine en Guadeloupe. La jeunesse de ces recherches a déjà beaucoup apporté à la connaissance de la vie des populations sur ce territoire archipélagique. Elle est signe aussi que beaucoup reste à découvrir, analyser, comprendre et faire connaître.

Exposition 20 ans d'archéologie en Guadeloupe
- du 2 mars au 2 avril
Hôtel de région à Basse Terre
- du 3 avril au 3 mai
espace le Raizet aux Abymes
- à partir du 4 mai
Musée E. Clerc au Moule