Narbonne (France) : Le Capitole antique englouti se révèle sous les eaux de la Nautique

 

Le Capitole antique englouti se révèle sous les eaux de la Nautique

Source - http://www.lindependant.fr/2011/09/08/des-caissons-de-bois-ensevelis-sous-des-colonnes-decapitees-de-temples-desaffectes,59141.php 

 

L'eau descend par à coup, et peu à peu des pierres affleurent. Émerge une fleur figée dans le marbre, un fragment de colonne dorique, un décor à motif de feuilles typique de certains plafonds et un morceau d'une sculpture inconnue. À deux mètres à peine sous les roseaux, des témoignages de l'élégance romaine dorment depuis deux mille ans. Éléments monumentaux, ils ont été fracassés, démontés, puis transportés sur des chariots sur les voies romaines pour combler les berges des débarcadères. Parmi ces vestiges, le Capitole de Narbonne.

Les archéologues Julie Labussière et Corinne Sanchez dévoilent l'ouvrage romain.  © Photo Jérôme Lehuby

Aux IVe et Ve siècles après Jésus-Christ, la colonie ceinte de remparts antiques, délaisse ses monuments colossaux, trop éloignés du coeur battant de la Cité. Ils sont démantelés, et leurs pierres et pavements sont utilisés pour la construction d'ouvrages publics gigantesques. Car les romains, champions du 'réemploi', recyclaient tous les matériaux.

ARC 100  :  Introduction à l’Archéologie  /  Introduction to Archaeology

          ARC 101  :  Les grandes découvertes archéologiques

         ARC 102  :  Histoire de l’Archéologie / The history of Archaeology

Narbo Martius, port le plus important des Gaules

La colonie romaine a été fondée en 118 avant JC. Tout Narbonnais, en amoureux de son patrimoine, le sait. Mais ce qu'on ignore, c'est l'emplacement exact et la dimension de ce fameux port. Georges Frêche l'avait promis : "on va creuser et on le trouvera !" Effectivement, depuis 2010, un programme de recherche est en cours, financé par la Région et l'État, et une collaboration entre CNRS, ministère de la Culture, Université de Montpellier, Inrap et DRASSM (archéologie subaquatique) est mise sur pied. Des archéologues et des chercheurs spécialisés entament des chantiers de fouilles sur quatre points stratégiques : La Nautique, le Castélou/Chaussée de Mandirac, l'île Saint Martin et l'île Sainte Lucie. Près de la chaussée de Mandirac, les archéologues ont dégagé deux voies romaines parallèles et une digue sur 1,5 km. "Une zone de déchargement était aménagée ici, explique Corinne Sanchez, archéologue, un canal creusé dans la lagune permettait de faire entrer des bateaux de fort tirant d'eau. Ensuite, on imagine qu'un bassin portuaire situé ici permettait aux bateaux de mouiller avant de repartir chargés vers d'autres destinations." Puis les marchandises rechargées sur des bateaux à fond plat remontaient la lagune vers la ville... Jusqu'où ? Le mystère demeure encore. Deux ans de fouilles ne seront pas de trop pour ouvrir une des pages les plus fabuleuses de notre passé.